"On voudrait refaire vivre au moins une partie du patrimoine d'Harfleur", explique Jean-Jacques Hélos, bénévole engagé dans le projet de restauration de la Porte de Rouen, vestige de la guerre de Cent Ans dont la Ville a lancé la restauration en 2007.
La première étape de cette phase de restauration s'est concentrée d'abord sur le boulevard d'artillerie, édifié à la fin du XVe siècle. Cet ensemble se compose de plusieurs tours et d'un puissant rempart. Bruno Duvernois, responsable du chantier, détaille : "Les interventions consistent à remonter les parements ainsi que le cœur du mur, et à protéger les vestiges sur le dessus." Depuis 2023, l'équipe du chantier entreprend la restauration de la Porte aux Cerfs et du pont dormant.
Mais avant toute opération concrète, une phase d'étude s'impose : "On ne peut pas faire une restauration sans savoir ce qu'on va faire, insiste le responsable du chantier, l'étude repose sur l'observation des murs pour comprendre l'évolution de la construction, puis observer le sous-sol — pour analyser les liens entre les différentes parties de l'édifice et retrouver des témoins de l'histoire de ce vestige."
Un projet qui repose en grande partie sur l'engagement bénévole. "On fait appel à beaucoup de volontaires si on peut en avoir", souligne Jean-Jacques Hélos, appelant à la mobilisation de tous, dès l'âge de 15 ans.
Des défis pour un site fragile
Si la mission est passionnante, elle n'en reste pas moins semée d'embûches. L'un des plus grands défis rencontrés par les équipes tient à la nature même du sol harfleurais. "Une des principales difficultés, c'est qu'on est dans un niveau très humide, explique Bruno Duvernois, dès qu'on creuse un trou d'un mètre de profondeur, on tombe sur de l'eau, car on est quasiment au fond des anciens fossés de la ville."
Autre obstacle : l'absence de fondations sur certaines structures anciennes. "Certains sites à rénover étaient dépourvus de fondation", note le responsable du chantier. Il a donc fallu tout reconstruire, ce qui demande une vraie réflexion pour garantir la stabilité des restaurations dans le temps.
Enfin, les conditions météorologiques viennent compliquer davantage les opérations, ralentissant les interventions et exigeant une grande adaptabilité de la part des équipes sur le terrain.
Un projet à ciel ouvert
Au-delà de la préservation historique, le projet de restauration s'inscrit dans une démarche de valorisation urbaine et de partage avec les habitants.
"C'est un site au cœur de la ville, on a une école maternelle à côté, précise Bruno Duvernois, le site est aussi sur d'importants sentiers de randonnée et sur des passages piétons. Tout cela permet à toute la population d'Harfleur, qui circule dans la ville, de découvrir les avancées du chantier."
En redonnant vie à ces témoins du passé, la Ville espère non seulement renforcer le sentiment d'appartenance des Harfleurais, mais aussi attirer davantage de visiteurs curieux de découvrir l'histoire médiévale de ce site exceptionnel.
Reportage : le chantier de la Porte de Rouen a repris
Pratique. Le chantier est ouvert aux volontaires jeudis 15 et 22 mai, ainsi que les 12, 19 et 26 juin ; vendredis 16 et 23 mai, puis les 13, 20 et 27 juin ; et du lundi au vendredi, du 15 au 31 juillet. Inscriptions et renseignements auprès de la mairie d'Harfleur.
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