[Photos] Notre-Dame de Paris. L'armateur havrais Sogestran a acheminé des matériaux par la Seine : "On ressent le poids de l'Histoire"

C'est un chantier qui a mobilisé plus de 2 000 artisans venus de toute la France. Après cinq ans de travaux, la cathédrale Notre-Dame de Paris, en partie dévastée par un incendie le 15 avril 2019, va rouvrir ses portes au public samedi 7 décembre. Parmi les entreprises qui ont contribué à la faire renaître de ses cendres, Sogestran, groupe familial né au Havre, premier armateur fluvial de France.

"Utiliser la Seine, cela a du sens"

Par le biais de sa filière logistique, le groupe havrais a permis d'acheminer des matériaux nécessaires à la reconstruction, pour le compte du groupe Balas, qui a produit les tables de plomb servant à la couverture de la cathédrale. "Nous avons acheminé ces ardoises XXL, par la Seine, depuis l'atelier de fabrication à Gennevilliers jusqu'à l'île de la cité, au pied de Notre-Dame", détaille Gilles Peyrot, responsable de développement et projet pour le groupe Sogestran. Ce sont environ 1 500 tables de plomb qu'il a fallu transporter. Une barge de stockage a également été mise à disposition.

"Le fait de déporter sur l'eau une zone de stockage était important, car ce chantier était extrêmement contraint en termes d'espace", relate Gilles Peyrot. Des pierres de taille ont aussi été acheminées pour la société Lefèvre, ainsi que des lucarnes. "De très grandes pièces de plusieurs mètres de haut que la grue du chantier est venue chercher directement sur la barge de Sogestran, au moment de leur installation."

Les tables de plomb ont été transportées depuis Gennevilliers, le site de production de Balas. - Sogestran

Un chantier hors normes

La Seine, "où l'on navigue 24 heures sur 24 heures", est "un mode fiable" pour l'acheminement de matériaux, rappelle Gilles Peyrot. "La cathédrale et Paris ont été construits via le fleuve, poursuit le Havrais, aujourd'hui ce sont des lieux de promenade, mais il y a un siècle, les quais de Seine ne servaient qu'à la logistique. Réutiliser la Seine pour livrer une île au centre de Paris, comme à l'époque, cela a beaucoup de sens."

Gilles Peyrot a assisté, vendredi 29 novembre, à la dernière réunion de chantier de Notre-Dame de Paris, en présence d'Emmanuel Macron. "C'est un chantier hors normes, pour le patrimoine français, et il y a une vraie cohésion de l'ensemble des corps de métiers qui y ont participé, estime-t-il, ce sont des moments où l'on ressent le poids de l'Histoire."

La grue est venue récupérer les matériaux directement sur le fleuve. - Sogestran