Manche. Tentative d'enlèvement et détention d'images pédopornographiques : un homme condamné à 18 ans de prison

Un homme âgé de 39 ans a été condamné jeudi 21 mars, par la cour d'assises de la Manche à Coutances, à 18 années de réclusion pour tentative d'enlèvement de mineur à Cherbourg en 2021 et détention d'images pédopornographiques.

Tentative d'enlèvement dans un quartier

Déjà condamné en 2015 pour violences sur mineurs et détention et diffusion de vidéos pédopornographiques, le trentenaire a donc récidivé en 2021 après avoir purgé sa peine. Un voisin est venu livrer son récit à l'audience. Ses enfants jouaient sur une aire de jeux au bas de son immeuble, dans le quartier du Maupas, qu'il surveillait de son balcon. Il a vu à un moment l'accusé tenir "un petit par la main et l'emmener", il lui a alors demandé de laisser l'enfant, qui s'est dégagé. Ce voisin a ensuite appelé la police et a suivi l'homme jusque chez lui, où les policiers sont venus l'interpeller.

Plusieurs milliers d'images et vidéos

Dans son téléphone et son ordinateur, un officier de police judiciaire a trouvé plusieurs milliers d'images et vidéos, toutes avec des garçons de 8 à 13 ans, et également 103 vidéos réalisées par l'accusé lui-même avec son téléphone, assorties d'insultes diverses. L'accusé se rendait dans des lieux où il pouvait trouver des enfants, comme les vestiaires de stades et de piscines, ou à la plage.

"En 25 ans de métier, c'est la première fois que je vois de telles vidéos", a confessé un policier. En détention provisoire depuis les faits, l'accusé a répondu "oui" à la présidente Dominique Veillard qui lui demandait s'il était pédophile. Invité à réagir aux vidéos diffusées pendant l'audience, l'accusé a décrit "un cauchemar, je me rends compte dans quel état j'étais. Cet homme ne mérite pas de vivre".

"Il est dangereux et risque de récidiver"

L'avocate générale Véronique Huon a pour sa part considéré l'accusé comme "un prédateur qui n'avait rien à faire dans le quartier du Maupas où il a tenté d'enlever l'enfant". "Bien qu'il se présente comme repentant, il est dangereux et risque de récidiver. En prison, il n'a ni alcool ni Internet, donc moins de tentations", a-t-elle ajouté. L'avocate de la défense, Maître Mathilde Robert, a contesté la tentative d'enlèvement - "il a pris l'enfant par la main, ça ne prouve pas qu'il avait l'intention de l'enlever" - et plaidé pour "une peine qui ne l'exclut pas de la communauté des humains".

Anthony Meunier est finalement condamné à 18 ans de prison.

Avec l'AFP.