"L'été a été calamiteux", a lancé de suite Hervé Morin, président de la Région Normandie à Jean-Pierre Farandou, président-directeur général de la SNCF venu à Rouen jeudi 22 octobre, pour présenter un plan d'urgence pour les lignes normandes. Les témoignages d'usagers excédés par les retards et annulations se multiplient, en particulier sur les lignes Paris-Rouen-le Havre et Paris-Caen-Cherbourg, alors même que la Région a fait du ferroviaire sa priorité, en reprenant à l'État la gestion des lignes Intercités.
"La situation n'est pas acceptable pour les clients et pour les cheminots qui ne peuvent pas bien faire leur métier", admet Jean-Pierre Farandou, en citant les difficultés particulières des lignes normandes, avec leur matériel ancien et la complexité des abords de Saint-Lazare, où les trains normands côtoient sur les mêmes voies les trains de banlieue parisienne.
Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, a voulu assurer, par sa présence, de l'engagement de l'entreprise publique pour les lignes normandes.
Trois rames de TGV en renfort
Pour faire face au défaut de matériel roulant de qualité, la SNCF embauche 50 agents de maintenance supplémentaires pour les trains normands dans les technicentres normands et de Clichy. Par ailleurs, trois rames de TGV, issues du parc TGV atlantique, sont appelées en renfort sur la ligne Paris-Rouen-le Havre. La première circulera dès le mercredi 4 novembre. Un renforcement de la maîtrise de la végétation a aussi été décidé, pour limiter notamment les chutes d'arbres sur les voies qui paralysent la circulation.
Renforcement de l'information du public
La SNCF s'engage également à renforcer l'information voyageur pour la rendre plus réactive et plus directe. Dès novembre, le centre opérationnel régional sera en contact direct avec les conducteurs de trains pour partager l'information en temps réel. Dès décembre, les explications des motifs des retards seront plus explicites pour permettre une meilleure compréhension des retards par les voyageurs.
De nouveaux moyens humains seront consacrés à l'information voyageur, notamment en gare Saint-Lazare, pour les trains normands. Avec les embauches en maintenance, ce sont 80 postes supplémentaires qui sont créés pour l'amélioration du service en Normandie.
Un responsable, Pierre Boutier, a aussi été missionné spécialement par la SNCF pour surveiller et évaluer la mise en place de ces mesures et redresser la performance du système ferroviaire normand. Le PDG Jean-Pierre Farandou s'est quant à lui engagé à revenir en Normandie au mois de janvier pour rendre compte des progrès espérés.
Bombardier dans le collimateur
Le président de la Région Normandie Hervé Morin n'a pas manqué l'occasion d'exprimer sa rancœur envers Bombardier, en charge de la construction des nouvelles rames Omneo et qui accuse un retard conséquent sur les délais de livraison. Sur les 40 rames commandées par la Région, moins de la moitié seront livrées d'ici la fin de l'année. "Bombardier, ça va lui coûter une fortune. Je ne lâcherai rien. Je les enverrai jusqu'à je ne sais quelle procédure juridictionnelle, s'il le faut. Jamais ils ne tiennent parole ! Jamais le calendrier n'est tenu, même quand ils le réadaptent toutes les semaines. Et quand ils livrent le train, il est rayé ou pas exactement fini. C'est ça la qualité Bombardier ! Je vous jure qu'ils vont payer cher."
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