En ce moment : Derniers Humains (feat Lucie Lebrun de L.E.J) - Christophe MALI Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Drame du Cuba Libre: trois ans ferme pour les deux gérants

Les deux gérants du Cuba Libre, où 14 personnes sont mortes asphyxiées dans un incendie en août 2016, ont été condamnés mardi à cinq ans de prison, dont trois ferme, par le tribunal correctionnel de Rouen où s'est tenu ce procès poignant, marqué par le récit glaçant des survivants.

Drame du Cuba Libre: trois ans ferme pour les deux gérants
"Au Cuba Libre", à Rouen, le 6 août 2017, au lendemain de l'incendie - CHARLY TRIBALLEAU [AFP/Archives]

Les prévenus "ont violé plusieurs obligations de prudence ou de sécurité imposées par la loi et le règlement. Ces violations sont à l'origine de l'incendie qui est la cause directe et certaine" des décès, a affirmé la présidente du tribunal.

Si les deux hommes, condamnés également à une interdiction de gérer un établissement recevant du public, n'ont pas été placés sous mandat de dépôt, la peine de prison ferme "n'est pas aménageable", a-t-elle précisé.

A la fin de la lecture du jugement, des familles des victimes ont fondu en larmes. Certaines ont crié "il a pris perpet' mon fils !" ou "rien à foutre de votre argent, on veut nos enfants !". Les dommages au civil que devront verser les deux condamnés se chiffrent au-delà du million d'euros.

Le parquet avait requis quatre ans de prison ferme à l'encontre de ces deux frères âgés de 40 et 48 ans, estimant que leur établissement situé à Rouen n'était "qu'une somme de manquements en matière de sécurité".

Nacer et Amirouche Boutrif, qui avaient comparu libres au procès qui s'est tenu du 9 au 16 septembre, étaient jugés pour "avoir involontairement causé la mort" de 14 personnes, essentiellement des jeunes de 18 à 25 ans, et en avoir involontairement blessé cinq autres grièvement.

Plusieurs parties civiles ont exprimé leur mécontentement. Me Dominique Lemiegre a fait part à l'AFP "de l'amère déception de ses clients qui trouvaient déjà que les quatre ans requis par le parquet étaient insuffisants".

Le père d'une des victimes a qualifié "d'intolérable" la décision du tribunal correctionnel. Il a dénoncé "le laxisme de la justice et le laxisme de l'État", en faisant référence au manque de contrôle des règles de sécurité. "Les frères vont refaire leur vie dans quelques années avec leur famille, nous, il ne nous reste plus rien, les condamnés ce sont nous".

"pas le hasard"

Le 5 août 2016, des amis fêtaient les 20 ans d'Ophélie dans le sous-sol de 24 m2 de ce bar de Rouen aménagé sans autorisation en boîte de nuit et dont la porte de secours était fermée, lorsque deux bougies du gâteau d'anniversaire, des fontaines à étincelles, ont enflammé le plafond de l'escalier.

Les plafonds de cette cave étaient recouverts de plaques de mousse en polyuréthane insonorisante, matière extrêmement inflammable, ce qui a entraîné une propagation rapide des flammes.

Gauthier, 20 ans, un des trois "miraculés" du Cuba Libre, avait raconté cette terrible soirée à la barre. "J'ai aperçu le feu dans la cage d'escalier. Il était trop tard pour l'éteindre. Plusieurs personnes dont moi se sont précipitées vers la porte de l'issue de secours pour l'ouvrir mais ça n'a pas ouvert", avait-il dit.

Lors de la lecture du jugement, la présidente a estimé qu'"il n'était ni nécessaire, ni réglementaire que cette porte soit verrouillée".

Les parties civiles ont pointé la responsabilité directe des deux gérants dans le drame. "Dans ce dossier, on ne peut pas dire +c'est la faute à pas de chance+. Ce n'est pas le hasard. Les 14 décès sont dus à une succession de fautes toutes aussi coupables les unes que les autres", avait estimé Me Rose-Marie Capitaine, conseil des familles de Florian, Donatien et Mavrick, tous trois décédés dans l'incendie.

Les avocats de la défense avaient, eux, essayé d'élargir le périmètre des responsabilités. Me Akli Aït Taleb, l'avocat de Nacer Boutrif, avait ainsi affirmé que "dès 2014, les policiers savaient ce qu'il se passait dans les sous-sol du Cuba Libre".

Nacer, gérant principal du bar, sans casier judiciaire comme son frère cadet, a admis devant le tribunal des manquements aux règles, après avoir racheté l'établissement en 2003.

Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
loue très beau chalet...
loue très beau chalet... La Bresse (88250) 0€ Découvrir
Sud Portugal...
Sud Portugal... Granville (50400) 0€ Découvrir
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping...
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping... Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) 0€ Découvrir
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d'
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d' Gouville-sur-Mer (50560) 0€ Découvrir
Automobile
Caravane GRUAU Tradition 40 CP
Caravane GRUAU Tradition 40 CP Rouen (76000) 2 500€ Découvrir
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Bonnes affaires
Lit clos breton
Lit clos breton Pleumeur-Bodou (22560) 750€ Découvrir
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
Pots de buis
Pots de buis Caen (14000) 0€ Découvrir
Vide maison
Vide maison Cauvicourt (14190) 0€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Votre horoscope du vendredi 26 avril
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Drame du Cuba Libre: trois ans ferme pour les deux gérants