Cherbourg. A Cherbourg, un infirmier libéral s'enchaîne dans le bureau de la direction de la CPAM

Une petite dizaine d'infirmiers libéraux du Cotentin, membres de l'association Unidel, étaient réunis devant la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) de Cherbourg (Manche), mardi 20 mars 2018. Ils sont venus soutenir l'action d'un de leurs confrères, Florent Régal, qui s'est enchaîné vers 15h50 dans le bureau de la directrice de l'antenne locale de la CPAM.

L'infirmier libéral, à bout, s'est enchaîné dans le bureau de la direction. - Florent Regal

Par ce moyen, l'infirmier voulait exprimer sa détresse, après la réception d'un courrier, la veille, lui réclamant 15.000 euros d'indus. "Cela correspond à des soins qu'il a réalisé, qui lui ont été remboursés par la Sécurité Sociale" explique Aurélie Biville, présidente de l'association et collègue de Florent Régal. Problème : l'administration considère finalement que ces soins n'étaient pas remboursables.

"Nous sommes des proies faciles"

"Il y a un décalage entre la façon dont le soin est rédigé par le médecin sur l'ordonnance et la nomenclature prise en compte par la CPAM", déplore Aurélie Biville :

L'administration a 2 ans et un trimestre pour réclamer les sommes remboursées par la Sécurité Sociale. Les infirmiers libéraux dénoncent "une politique de contrôle renforcée" ces dernières années. "Nous sommes des proies faciles car les libéraux ont du mal à se fédérer, il y a peu de syndicats, etc" estiment les membres d'Unidel, qui rappellent que les indus se chiffrent à plusieurs dizaines de milliers d'euros, "c'est colossal".

La police sur place

Philippe Decaen, directeur de la CPAM de la Manche, est arrivé dans les locaux de Cherbourg vers 18h15. - Célia Caradec

Après Frédéric Bastian, médecin et adjoint à la ville de Cherbourg-en-Cotentin, Philippe Decaen, directeur de la CPAM de la Manche, basée à Saint-Lô, est finalement arrivé sur place à 18h15. Dix minutes plus tard, les deux hommes sont ressortis avec l'infirmier libéral, afin de poursuivre leurs échanges en mairie, avec les membres de l'association. La police avait également été dépêchée sur place, dans l'après-midi.