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Petit à petit, la méthode Montessori fait son nid dans des écoles publiques

Un enfant s'exerce à verser de l'eau dans un verre, un autre essaye d'empiler des cylindres: cette école maternelle publique à Paris s'est convertie aux "ateliers autonomes", inspirés de la méthode Montessori, qui semble faire de plus en plus d'adeptes.

Petit à petit, la méthode Montessori fait son nid dans des écoles publiques
De plus en plus d'écoles publiques se convertissent à la méthode Montessori - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT [AFP/Archives]

Longtemps réservée en France aux écoles hors contrat, très onéreuses, cette méthode suscite désormais aussi l'intérêt d'écoles publiques.

Créée au début du XXe siècle par Maria Montessori, médecin italienne, elle consiste à placer l'enfant au centre des apprentissages et se fonde notamment sur l'éducation sensorielle, via des manipulations, tout en encourageant l'autonomie dès le plus jeune âge.

Depuis la rentrée, l'école Christine-de-Pisan, dans le XVIIe arrondissement de Paris, fonctionne par "triple niveau": les enfants de 3 à 6 ans sont mélangés dans les six classes maternelles; "Nous avions un vrai désir de changement pédagogique", explique sa directrice, Isabelle Dequesne.

Mêler les niveaux permet, selon elle, de "créer des interactions". Les plus petits apprennent des plus grands, qui prennent confiance en eux en expliquant ce qu'ils ont compris. Cela évite aussi la compétition et favorise l'entraide, selon l'équipe pédagogique.

Les salles sont aménagées par "pôle": un coin langage, un coin géométrie, un autre pour le classement... Les enfants s'approprient l'espace, volontairement libéré de tables et chaises, en choisissant eux-mêmes leurs activités. Ces "ateliers autonomes" doivent les faire progresser à leur rythme.

"Nous pouvons les accompagner individuellement", se réjouit Pauline Raillon, professeur des écoles, une des premières convertie dans l'école à cette pédagogie inspirée de la méthode Montessori.

Mme Raillon explique avoir eu le "déclic" en lisant le livre de Céline Alvarez, "Les lois naturelles de l'enfant", très médiatisé l'an dernier. L'auteur y présentait son expérience pilote menée dans une école maternelle en s'appuyant sur les travaux de Maria Montessori et sur des apports des sciences cognitives.

Sa collègue, Dany Bourriaud, près de 40 ans de métier, se dit également séduite par ces nouvelles façons d'enseigner: "J'étais habituée à des cours à l'ancienne, un peu magistraux, où je n'arrivais pas à capter l'attention des élèves. Je faisais le constat en fin d'année que je n'avais pas atteint mes objectifs". Désormais elle dit avoir le temps de suivre les enfants "pas à pas".

Bricolage

Mais ces enseignants se heurtent encore à des freins, notamment financiers. Pour équiper une classe avec le matériel Montessori, il faut compter environ 5.000 euros. Du coup, les professeurs bricolent. Pauline Raillon a passé "tout un week-end" à fabriquer des lettres rugueuses, bases de l'entrée dans l'écrit selon la méthode.

Pour lever ces obstacles, l'association Public Montessori s'est créée il y a deux ans. "Nous mettons gratuitement du matériel à disposition" de professeurs volontaires, après une sélection sur dossier, explique son président, Yaneck Husianycia. La première année, il a reçu 45 demandes. L'an dernier, 115, preuve d'un enthousiasme "croissant".

Combien de profs du public utilisent aujourd'hui cette pédagogie ? "Difficile à dire, car tous ne se signalent pas", répond M. Husianycia. "Et certains enseignants n'utilisent que des bouts de la méthode, tout en s'en revendiquant". Selon lui, entre 500 et 1.000 classes pourraient être concernées.

L'association veut aussi répondre au problème des formations. Actuellement en France, seul l'Institut supérieur Maria Montessori (ISMM) est agréé pour les dispenser. Or il faut débourser environ 8.000 euros pour les suivre, pendant les deux mois d'été et les vacances scolaires.

Une poignée d'enseignants du public font ce sacrifice. "Nous allons bientôt proposer des formations plus courtes, moins chères", promet la directrice de l'ISMM, Patricia Spinelli.

Pour Francette Popineau, secrétaire générale du premier syndicat des enseignants en école primaire (le SNUipp-FSU), "l'engouement actuel s'explique par le fait que les enseignants se sentent un peu isolés. Du coup, quand ils trouvent des pistes semblant aller dans le bon sens, ils les exploitent". "Mais il n'y a pas une seule bonne méthode", prévient-elle.

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