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Peshawar (Pakistan) (AFP). Pakistan: les survivants du massacre dans une école, toujours hantés

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Peshawar (Pakistan) (AFP). Pakistan: les survivants du massacre dans une école, toujours hantés
La famille d'un élève de l'Ecole publique de l'armée (APS) avec la photo de leur fils le 11 décembre 2015 à Peshawar - AFP
Mubashir Subhan était avec ses amis dans la salle polyvalente de son école lorsque des talibans armés ont débarqué. La première balle a frôlé son crâne, la deuxième a traversé son épaule, et la troisième a touché sa main droite, le privant de l'usage de deux doigts. Ce jour-là, neuf talibans ont abattu de sang froid, comme le feront les tireurs du Bataclan, 151 personnes dont 134 enfants dans l'Ecole publique de l'armée (APS) à Peshawar, dans le nord-ouest du pays. Les survivants comme Mubashir continuent à fréquenter l'établissement géré par l'armée, étudiant dans les classes mêmes où ils ont vu mourir leurs camarades il y a un an. L'adolescent a bénéficié d'un suivi psychiatrique, et nombre de psychologues sont venus spontanément en aide aux victimes de Peshawar après l'attaque. Mais rien de comparable à la multitude de cellules de soutien psychologique mises en place en France dès le lendemain des attentats, pour les victimes, mais aussi leurs proches, les soignants et toutes les personnes touchées de près ou de loin. Comme nombre de camarades, Mubashir est toujours paralysé par ses émotions quand il doit retourner à l'école. "Je me sens incapable de fonctionner. Les souvenirs n'arrêtent pas de revenir", explique d'une voix douce ce jeune de 16 ans. Dès qu'il est seul, il se souvient de ceux qui sont morts près de lui -- nombre des victimes ont été tuées dans la salle polyvalente. "Je repense à comment était la vie avec mes amis", dit-il. - offensive militaire - Ses parents aussi sont hantés par la vie d'avant, lorsque leur fils était encore un jeune homme confiant et expansif. Depuis l'attaque "il se met en colère pour des broutilles," explique son père, agent immobilier. Chaque jour, l'emmener à l'école est une gageure. "Nous devons le réveiller une heure ou deux en avance, et c'est difficile. Quand il rentre, il s'enferme dans sa chambre. Il ne fait que réfléchir," s'inquiète le père. Mercredi, jour anniversaire de l'attaque, le Premier ministre Nawaz Sharif et le puissant chef d'Etat major Raheel Sharif participeront avec le chef de l'opposition Imran Khan à une cérémonie de commémoration à l'école. Après le massacre, l'armée, poussée par l'opinon publique, a intensifié son offensive contre les groupes extrémistes armés dans les zones tribales où ils opéraient jusque là en toute impunité. Le gouvernement a lancé une campagne nationale de lutte contre l'extrémisme. Des efforts qui ont permis de réduire les attentats à leur plus bas niveau depuis 2007, l'année où les talibans pakistanais ont émergé. Mais à défaut de s'être attaqué aux racines de la violence, le répit pourrait ne pas durer, avertissent des critiques. - 'Lycée cimetière' - La salle polyvalente a été transformée en gymnase, et des soldats montent désormais la garde sur un mur d'enceinte. Mais le traumatisme est toujours là, souligne Andaleeb Aftab, une enseignante de chimie dont le fils Huzaifa fait partie des jeunes tués dans la salle polyvalente. Elle même s'est fait tirer dessus dans un couloir, et elle s'est cachée des heures durant dans des toilettes, à écouter les kamikazes déclencher leurs ceintures explosives un par un. "Ils ont fait de notre lycée un cimetière", soupire-t-elle. Certains survivants ont vu leur futur voler en éclat, comme Waheed Anjum, 18 ans, touché à la poitrine et aux deux bras. Il a subi une série d'opérations qui l'ont empêché d'étudier pendant six mois, compromettant ses chances d'entrer dans une école d'ingénieur ou de devenir soldat comme son père. "Je ne peux pas bouger mes bras correctement, je ne peux rien porter de lourd", explique-t-il. "Ils vont devoir me déclarer inapte". "Nombre des étudiants ont toujours des troubles psychiatriques," souligne Mme Aftab. "Cela fait déjà un an, mais on ne peut oublier aucun moment de ce jour-là", assure l'enseignante. "On n'est pas encore sortis du 16 décembre".
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