Décès de l'ancien prisonnier de guerre Marcel Tison

Grand témoin de la guerre 1939-1945, le Cherbourgeois Marcel Tison s'est éteint lundi 16 février à l'âge de 95 ans. Nous l'avions rencontré en octobre dernier, toujours prompt à partager ce qu'il avait vécu en Allemagne, lorsqu'il avait été fait prisonnier de guerre.

Publié le 17/02/2015 à 14h22 - Par Sophie Aumond

Décès de l'ancien prisonnier de guerre Marcel Tison — Marcel Tison (à droite, en costume), lors de sa visite au lycée Millet, en octobre 2014. - Association Mémoires et Terroirs

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"Marcel Tison était avant tout un homme de paix" selon Jean-Michel Houllegatte, maire de Cherbourg. Il salue ce mardi 17 février la mémoire de ce Manchois, ancien prisonnier de guerre en Allemagne, mort hier à l'âge de 95 ans.

Marcel Tison avait été mobilisé en 1939, à l'âge de 19 ans. Début juin 1940, son bataillon, le 211e Régiment d’artillerie de Cherbourg, est envoyé à Dunkerque. La ville est rapidement aux mains des Allemands. Avec des camarades, Marcel Tison tente de rejoindre l'Angleterre à la rame... Mais c'était sans compter une tempête qui le ramène vers la France, vers l'ennemi. Il sera retenu pendant cinq longues années en Allemagne.

Pas de "pardon" mais une "réconciliation"

Il y a encore quelques mois, à l'occasion du 70e anniversaire du Débarquement, Marcel Tison racontait inlassablement ce qu'il avait vécu aux jeunes générations. Ancien conseiller municipal, il est l'un des artisans du jumelage entre Cherbourg et la commune allemande de Bremerhaven, trois ans avant la signature du Traité de l'Elysée, dans une France encore peu germanophile.

En octobre dernier, Marcel Tison avait été invité par l'association Mémoires et Terroirs à échanger avec des lycéens cherbourgeois, aux côtés d'Erich Oetheimer, ancien prisonnier de guerre allemand. A l'époque, nous lui avions demandé s'il avait pu accorder un "pardon" à l'Allemagne... Il préférait le mot "réconciliation" :