Accident de bus de Cuba : le témoignage poignant d'une rescapée

Souffrant d'une entorse du genou, d'une entorse à un pouce, de gros hématomes sur les cuisses et les bras, le visage gonflé et tuméfié, celle qui est rentrée chez elle vendredi 5 décembre, souffre aussi, et surtout, de bleus à l'âme. Paule Morel, 71 ans, est bien connue sur le littoral du Bessin pour être la présidente du comité de jumelage Arromanches - Instow (Angleterre).

"Ces images me hantent"

La victime se dit aujourd'hui "cassée, brisée". Cet accident, elle le revit "sans cesse. C'est très dur. Et encore, je ne suis pas la plus à plaindre". Il faut dire que Paule Morel a vécu un vrai cauchemar sur les routes cubaines lorque, pour une raison indéterminée, le chauffeur a perdu le contrôle de son engin, après avoir entrepris un dépassement sur la voie rapide qui menait les touristes du mausolée de Che Guevara à Santa Clara à la station balnéaire de Varader. "Je somnolais quand ça s'est produit. Ca a été d'une violence inouïe. On a l'impression que c'est la fin de tout. Ca hurle, ça explose, ça saigne. La première chose que l’on a demandée lorsque l’on est sorti du car, c’est s’il y avait des morts. Car il y avait du sang partout. J’en étais recouverte, mais ce n’était pas le mien. J'étais à gauche et le car s'est couché sur la droite. Je suis donc tombée sur les gens qui étaient de l’autre côté. Pour m'extraire et apporter de l'aide, j'ai dû malheureusement enjamber et même m'appuyer sur des corps inertes d'amis. Ces images me hantent". 

Paule Morel était partie en compagnie d'une dizaine d'amis adhérents de l'association "Voyage et culture ouistrehamais". "Nous avons tous été blessés. Un de mes amis doit se faire reconstituer la main".