L'Iran et les grandes puissances ont échoué à trouver un accord sur le dossier nucléaire et reprendront leur dialogue en décembre, a-t-on appris lundi à Vienne, à une poignée d'heures de la fin de cette négociation acharnée.
L'accord historique espéré aurait mis fin à douze ans de tensions internationales. L'échec dans la capitale autrichienne laisse les parties avec la tâche lourde et périlleuse de trouver une formule leur permettant de prolonger la discussion.
Le ministre iranien Mohammad Javad Zarif et ses homologues du "5+1" - l'Américain John Kerry, le Chinois Wang Yi, le Français Laurent Fabius, le Britannique Philip Hammond, le Russe Sergueï Lavrov et l'Allemand Frank-Walter Steinmeier - étaient enfermés dans une salle du Coburg, un palais viennois devenu pour quelques jours l'épicentre de la diplomatie mondiale, à l'heure où une source occidentale a finalement admis qu'un règlement politique n'avait pu être trouvé.
Les grandes puissances exigent que l'Iran réduise ses capacités nucléaires, afin d'exclure tout débouché militaire. Téhéran, qui soutient que son programme nucléaire est strictement pacifique, revendique son droit à une filière nucléaire civile complète et demande la levée des sanctions économiques qui l'asphyxient.
Sept jours de pourparlers ininterrompus n'ont pas permis de rapprocher les positions sur l'enrichissement d'uranium par l'Iran et les sanctions occidentales contre Téhéran, les deux points clés d'un règlement politique.
- Scénarios pour la suite -
Le délai pour négocier court jusqu'à minuit. Mais chaque partie avait déjà, pendant le week-end, fait savoir qu'une prolongation des discussions pourrait s'avérer inévitable.
"En raison de difficultés d'ordre technique, il est possible que nous ayons besoin de davantage de temps", a, le dernier, reconnu M. Wang à son arrivée dans la capitale autrichienne lundi matin.
MM. Kerry et Zarif, qui ont eu lundi matin leur septième tête à tête depuis jeudi, ont déjà abordé ensemble les différents scénarios sur la meilleure manière de poursuivre la négociation.
La durée d'une prolongation est inconnue, même si une source iranienne, interrogée par l'AFP, a parlé de "six mois ou un an."
Une telle option serait toutefois très délicate politiquement pour le président modéré iranien Hassan Rohani et pour son homologue américain Barack Obama, tous deux aux prises avec ce que l'analyste Kelsey Davenport, interrogée par l'AFP, appelle "les durs qui, à Washington comme à Téhéran, veulent saboter l'accord".
ol Association juge en revanche réaliste "une courte prolongation pour affiner les détails d'un accord", en cas d'avancée suffisante d'ici lundi soir.
Juridiquement, il pourrait s'agir soit d'une reconduction pure et simple de l'accord de Genève, soit d'un simple délai pour affiner les détails d'un règlement politique. Cette deuxième option supposerait toutefois que des engagements fermes, et probablement chiffrés soient pris des deux côtés dès lundi.
Un accord complet redonnerait du souffle à l'économie iranienne, grâce à la levée de l'embargo occidental sur le pétrole. Il offrirait des perspectives de normalisation entre l'Iran et l'Occident, voire des coopérations sur l'Irak et la Syrie.
Mais la prolongation des pourparlers risque de faire le jeu de ceux qui, en Occident et en Iran, sont opposés à une sortie de crise.
Des élus américains sont favorables à de nouvelles sanctions contre Téhéran. Et à partir de janvier les opposants républicains à Barack Obama contrôleront le Congrès, entravant la marge de man?uvre du président démocrate.
Les deux parties négocient en vertu d'un accord intérimaire conclu à Genève en novembre 2013, qui prévoit le gel d'une partie des activités nucléaires de l'Iran contre une levée partielle des sanctions internationales.
Le proroger "serait le moindre mal", selon une source iranienne, expliquant que le pire serait "un climat de confrontation avec une escalade de part et d'autre. Par exemple, qu'on réponde à de nouvelles sanctions par un développement du programme nucléaire".
- Tractations frénétiques -
Quels seront les contours de la prolongation? Kelsey Davenport estime qu'un délai de plusieurs mois "n'aurait aucune chance" d'aboutir. Cette experte en non-prolifération nucléaire de l'Arms Contr
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