Par Arielle VERLEY pour l'Afp et Tendance Ouest
"Nous sommes parvenus à un accord réaliste et pragmatique qui prévoit une augmentation du prix" de l'ordre de 10%, a déclaré à l'AFP Olivier Picot, président de l'Association de la transformation laitière (Atla), qui représente industriels et coopératives.
Cette hausse correspond aux demandes des éleveurs, dont les revenus ont chuté de plus de 50% depuis un an.
Henri Brichart, de la Fédération nationale des producteurs laitiers, a pu ainsi se dire "satisfait" : "Toutes les bases de l'accord correspondent aux revendications que nous avions", a-t-il réagi.
Les prix du lait augmenteront ainsi de 31 euros au second semestre. Ils atteindront 330 euros pour 1.000 litres sur le troisième trimestre et de 301 euros sur l'ensemble de l'année.
"On se félicite bien entendu de cet aboutissement", a déclaré Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières.
En contrepartie de cette hausse de prix, la filière s'est accordée pour mettre en place un indicateur de compétitivité - réclamé par les industriels - pour faire face à la concurrence européenne, notamment allemande, a précisé M. Picot.
Cet indicateur permettra "d'accrocher le prix du lait français au prix du lait allemand", a précisé M. Picot. En clair, le prix du lait français ne pourra pas décrocher de plus de 8 euros du prix allemand, à la baisse comme à la hausse.
Ce "nouveau chantier" débutera à partir du début 2011, indique-t-on du côté de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL).
En 2009, le lait français était de 35 euros plus cher que le lait allemand, et de 9 euros fin juin, assure M. Picot.
Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire a salué l'accord et a surtout dit espérer que celui-ci mettrait fin aux crises à répétition que connaît la filière depuis deux ans.
Selon lui, ce compromis est "une avancée très importante pour la filière", car il donne de la "visibilité" et "garantit un revenu décent" aux producteurs, a-t-il fait valoir.
M. Le Maire espère par ailleurs que cet accord "va permettre d'éviter les crises à répétition de ces derniers mois", puisqu'il définit, selon lui, "un écart de compétitivité entre la France et l'Allemagne", l'un des points d'achoppement dans les négociations entre industriels et producteurs.
Eleveurs et fabricants de produits laitiers tentaient depuis 14H30 de trouver un accord sur les prix 2010 et préparer l'année 2011, dans une ambiance de grand secret puisque l'endroit de la rencontre n'a pas été rendu public.
Le président Nicolas Sarkozy s'est très rapidement "réjoui" de ce compromis, estimant qu'il permettait "d'accroître, de façon juste, le prix du lait payé aux producteurs au cours de l'année 2010".
Ces dernières semaines, les éleveurs avaient mené des campagnes d'étiquetage dans les grandes surfaces, appelant les consommateurs à ne pas acheter certains produits de Bel (Vache qui rit), Bongrain (Caprice des Dieux) et Lactalis (Camembert Président) notamment.
Reste encore à savoir si les industriels accepteront de réduire leurs marges ou répercuteront la hausse des prix payés aux agriculteurs sur le consommateur.
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