Veillée d'armes à Nonant-le-Pin

"De source sûre, Jean-Christophe Moraud, [le préfet de l'Orne, ndlr] s’est targué d’avoir reçu l’ordre express de Philippe Martin, ministre de l’Ecologie et de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, d’en finir avec le blocus citoyen en envoyant les forces de l’ordre dès mardi 21 janvier au matin". Aainsi débute un communiqué des opposants au site d'enfouissement de Nonant-le-Pin, diffusé lundi 20 janvier 2014. Le soir même, alors que la mobilisation s'était renforcée sur le site, la tension est montée lorsque les gendarmes sont venus : ils voulaient des négociateurs pour rencontrer le préfet.

Mais le Front de Résistance de l'Orne est un collectif, et personne n'est désigné pour négocier. Les gendarmes sont donc repartis. Les opposants à GDE ont depuis calfeutré leur blocus, avec tracteurs et roundballers. Lundi soir, le président de région Laurent Beauvais était sur place, jusqu'à 1h du matin. Avec le député PS Yves Goasdoué, ils ont cosigné une demande de nomination d'un médiateur, pour remplacer le préfet de l'Orne dans ce dossier. La réponse est attendue en début de matinée, ce mardi.

Yanic Soubien, vice-président EELV de la région Basse-Normandie, qui a passé la nuit sur place :

Chez les opposants au site d'enfouissement, la détermination reste totale. Vers 6h ce matin, ils étaient quelque 150 sur place, comme Loïc :

C'est ce matin que la Cour d'Appel de Caen doit examiner le "référé-rétractation" déposé par les associations d'anti-GDE. Le 7 janvier dernier, la cour d'appel avait autorisé l'entreprise à avoir recours à la force publique, pour déloger le blocus des opposants au site d'enfouissement de Nonant-le-Pin. Mais pour prendre sa décision, la cour n'avait entendu que GDE. Il n'y avait pas eu de débat contradictoire. D'où ce "référ-rétractation" des opposants, qui veulent, eux aussi, faire entendre leurs arguments.