50184. Installations nucléaires : sont-elles protégées face aux séismes ?

Samedi 11 janvier, 16h07, à Cherbourg et Bricquebec : un bruit sourd, la terre tremble, pendant quelques secondes. Un séisme de magnitude 3,1 sur l'échelle de Richter vient d'être enregistré dans le nord-Cotentin, qui compte tout de même 3 sites nucléaires majeurs. La question de la sécurité de ces installations en cas de séisme plus important est alors légitime. Les industriels se basent sur le dernier événement sismique majeur, ressenti en février 1927 à Jersey.

5,7 : le seuil à risque

Chez EDF, on précise que samedi dernier les instruments de mesure sismiques de la centrale de Flamanville n'ont rien mesuré, la secousse étant minime. "De nombreuses dispositions matérielles et organisationnelles permettent à Flamanville de faire face à un séisme de 5,7 sur l’échelle de Richter" indique l'industriel, qui ajoute avoir procédé à d'importantes évaluations des installations en ce sens après la catastrophe nucléaire de Fukushima, au Japon. "Un système d’instrumentation surveille en permanence l’activité sismique de la centrale." Grâce à ces machines, EDF a pu vérifier que le tremblement de terre du 11 janvier n'avait eu aucun impact sur la centrale.

Des sismographes à Beaumont

A l'usine Areva de Beaumont-Hague, on indique ne pas avoir ressenti le séisme, dont l'épicentre était situé à une trentaine de kilomètres. L'usine est conçue pour "rester intègre" face à un tremblement de terre de magnitude 5,8. Cinq à dix sismographes mis en place sur certaines installations permettent de stopper les opérations en cours si ce seuil est dépassé. Selon le livre blanc de l'inter-CLI, l'Autorité de Sûreté Nucléaire constate que la résistance est suffisante pour les installations en fonctionnement mais pas pour les plus anciennes du site.

Vérifications à l'Andra

Sur le centre de stockage de déchets radioactifs de l'Andra, deux sous-traitants ont contrôlé l'ensemble des 12 hectares des installations après les secousses, et n'ont constaté aucune fissure.