La justice administrative a tranché : le manoir de 550m² du Domaine d'Ablon, construit pièce par pièce depuis les années 2010, doit disparaître.
La décision confirme l'obligation imposée par la communauté de communes d'Honfleur-Beuzeville : rendre les terrains à leur état initial, autrefois un simple pré et une grange.
Autour du manoir, le domaine comprend aujourd'hui quatre cottages haut de gamme, une piscine et des jardins, capables d'accueillir chaque année plusieurs dizaines de visiteurs. Ces structures annexes ne sont pas concernées par la destruction et pourront continuer à fonctionner, assurent les gestionnaires.
Infractions urbanistiques : pourquoi la justice a dit non
Derrière l'esthétique normande très léchée du domaine se cache une longue série d'irrégularités. Entre 2020 et 2021, plusieurs procès-verbaux signalent des constructions réalisées sans autorisations et en violation du code de l'urbanisme.
La situation se complique encore lorsque les juges constatent que l'ensemble se trouve en zone protégée, rendant toute régularisation impossible.
La sanction est claire : démolition obligatoire, et astreinte de 300€ par jour en cas de retard, déjà évaluée à plus de 342 000€ en novembre 2025.
Un projet au cœur des polémiques financières
Le dossier ne se résume pas à un simple litige d'urbanisme. Son propriétaire, Oussama Ammar, ex-cofondateur de The Family, est visé par plusieurs procédures en France et à l'étranger.
Il lui est notamment reproché d'avoir financé une partie du domaine grâce à des fonds détournés, pour un montant estimé à 4,5 millions d'euros.
A cela s'ajoutent des condamnations civiles à l'international, dont 7,3 millions aux îles Caïmans et 7,5 millions au Royaume-Uni, dans des dossiers connexes.
Le "havre de paix" annoncé lors de la construction est donc devenu un symbole de controverses, mêlant argent, urbanisme et batailles judiciaires.
Oussama Ammar promet un "live" de la destruction
Après deux ans de recours, Ammar annonce qu'il renonce au pourvoi en cassation. Et fidèle à son image, il transforme la contrainte en opération spectaculaire.
Dans un long message publié sur LinkedIn, il confirme qu'il va respecter la décision, mais annonce qu'il détruira le manoir lors d'un événement en direct : "J'ai décidé de le détruire en live sur YouTube, avec une fête, de la musique, des interviews… une performance de 4 heures."
Il évoque une forme d'"hommage" à l'esprit pirate et à la liberté créative, tout en assurant que ses anciens associés "n'auront que des cailloux".
Le rendez-vous est fixé au 29 janvier, en ligne et en public pour les plus curieux. La démolition du manoir du Domaine d'Ablon, au cœur d'une affaire mêlant urbanisme illégal et tensions financières, marque la fin d'un feuilleton très médiatisé en Normandie.
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