"Je ne regrette absolument pas", ce sont les mots prononcés par Michaël Chiolo lundi 2 juin à l'ouverture du procès de l'attentat au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe en mars 2019, durant lequel deux surveillants ont été grièvement blessés à l'arme blanche. Devant la cour d'assises spéciale de Paris, le principal accusé a justifié son acte au nom du groupe Etat islamique, en étant souvent injurieux à l'égard des agents de la pénitentiaire, et reconnaissant "une haine tenace" pour la France et ses valeurs.
"Ils se sont poignardés eux-mêmes"
L'homme de 33 ans, poursuivi pour tentative d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste, s'est présenté comme "un combattant". "La prison, symbole de la violence d'Etat, est une poubelle dirigée par des ordures", a-t-il lancé dans un discours soigneusement préparé et rassemblant tous les poncifs du groupe Etat islamique. "L'administration pénitentiaire a contribué à mon passage à l'acte", a affirmé Michaël Chiolo, osant à l'égard des victimes un glaçant : "Ils se sont poignardés eux-mêmes."
Ses coaccusés "injustement" soupçonnés
Le seul "pardon" qu'il a concédé a été pour ses coaccusés "injustement" soupçonnés de l'avoir aidé. "Je n'ai bénéficié d'aucune aide, a-t-il soutenu. Ils n'y sont pour rien." A l'issue de sa prise de parole de 35 minutes, Michaël Chiolo a enfin rendu hommage à sa compagne, Hanane Aboulhana, tuée durant l'assaut lancé par le RAID après plusieurs tentatives de négociations d'une dizaine d'heures.
"La vérité, c'est mon innocence"
Lors de cette première journée de procès, les autres accusés se sont montrés moins véhéments que Michaël Chiolo. Nabil Ganned, poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste, s'est dit "désolé" et a réaffirmé son "innocence". "Je n'étais au courant de rien", a-t-il répété plusieurs fois. Présenté comme "le leader charismatique" du "club des cinq" accusés, Abdelaziz Fahd a fait profil bas. "Mes premières pensées vont aux victimes", a-t-il dit. "J'espère que la vérité sera prouvée et la vérité, c'est mon innocence", a déclaré l'homme de 39 ans, poursuivi pour complicité de tentative d'assassinat.
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Poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste, Jérémy Bailly a préféré ne pas s'exprimer et Yassine Merai, seul accusé qui devait comparaître libre, est en fuite en Tunisie et sera jugé "par défaut". "Il est terrifié à l'idée de retourner en prison", a expliqué son avocat Me Martin Méchin pour justifier l'absence de son client.
Les interrogatoires des accusés sur les faits ne sont pas attendus avant le 25 juin. Tous les accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le procès est prévu jusqu'au 4 juillet.
Avec AFP.
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