A Rouen, le père Noël s'appelle Clément !

“La barbe, ça gratte”, marmonne-t-il en ajustant les élastiques de sa blanche pilosité. Clément Bresciani a 23 ans, il s’apprête à devenir ingénieur et il joue de la basse dans un groupe local, D’Trac. Mais depuis le 3 décembre, il est devenu aussi l’idole des enfants. “La mairie cherchait des pères Noël. J’avais le BAFA, je me suis présenté, ils m’ont pris”.

“Ils croient en moi !”
Ce Père Noël-là est loin d’être bedonnant. “Eh oui, je suis un Père Noël sec. Je dois expliquer aux enfants que je fais un régime”, dévoile l’étudiant, en quête d’un peu de beurre pour améliorer ses épinards. Certains l’ont vu dans sa calèche, défilant à la Grand’Mare ou à Saint-Julien, et distribuant des clémentines aux foules enfantines. D’autres l’ont aperçu  devant le Musée des Beaux Arts, lors de séances-photos très prisées des mamans.

Clément n’avait pas imaginé un seul instant qu’être Père Noël n’était pas une sinécure. “C’est fatigant. Pour les enfants, me voir est un moment inoubliable. Jusqu’à l’âge de 6 ou 7 ans, c’est incroyable, ils croient en moi ! J’ai donc une grande responsabilité”. Mais ce qu’il n’avait surtout pas prévu, c’était de voir certains bouts de chou fondre en larmes. Aussi svelte soit-il, l’homme en rouge peut effrayer. “Les parents ne devraient pas forcer leurs enfants dans ce cas-là”, estime l’étudiant, en enfilant ses chaussons en similicuir. Quelques minutes plus tard, une petite file d’attente s’est formée. Pendant deux heures, Clément recevra les bambins sur ses genoux et récoltera leurs souhaits. “Cette année, les toupies et les jouets “Cars” sont en vogue”, glisse-t-il entre deux flashs.

Thomas Blachère

(Photo Pour la première fois de sa vie, Clément Bresciani a revêtu l’habit moelleux et la barbe qui gratte du Père Noël. “Je ne le referai pas”, confie-t-il. Jusqu’au 24 décembre, il doit pourtant assumer son statut de star des enfants.)