En ce moment

Le calvaire d'un adolescent afghan recruté de force par les talibans

International. Quand les talibans sont arrivés dimanche à Kunduz, sa ville dans le Nord afghan, Abdullah, 17 ans, n'imaginait pas qu'ils l'emmèneraient de force se battre à leurs côtés.

Le calvaire d'un adolescent afghan recruté de force par les talibans
Des talibans dans une rue de Kunduz après la prise de la ville, le 9 août 2021 en Afghanistan - - [AFP/Archives]

Aujourd'hui, le jeune homme a gagné Kaboul comme des milliers d'Afghans, pour se mettre à l'abri, fuyant l'offensive éclair des insurgés qui ont pris le contrôle de la moitié des capitales provinciales afghanes en huit jours et sont arrivés aux portes de la capitale.

Installé avec sa famille sous une tente, dans un faubourg du nord de la capitale, il raconte l'horreur de son dernier jour dans sa ville assiégée.

Dimanche matin, Abdullah savait que les talibans ne tarderaient pas à arriver jusqu'à son quartier.

Mais il est pris de court quand les insurgés l'arrêtent dans la rue, l'emmènent sur une colline voisine et lui font porter des armes: un sac de têtes de RPG sur le dos, d'une vingtaine de kilos, et une boîte de munitions dans chaque main.

Les parents menacés

Le visage marqué par l'acné, Abdullah assure avoir reconnu aux côtés des talibans des élèves d'une madrassa (école coranique) proche de Kunduz. Les talibans y ont recruté 30 à 40 jeunes, certains âgés de 14 ans à peine.

"Ils leur demandaient de prendre les armes et de rejoindre leurs rangs. Et quand leurs parents venaient demander leur libération, ils les menaçaient avec des armes", rapporte l'adolescent vêtu de la longue chemise traditionnelle bleue.

Le calvaire d'Abdullah dure trois heures avant que ses proches n'arrivent à convaincre les talibans de le relâcher. La famille décide alors de fuir et le jeune homme sort prévenir son grand-père.

Mais les talibans sont toujours là. Quatre combattants "pakistanais", affirme-t-il en se basant sur leur accent, l'arrêtent et l'emmènent pour le préparer au combat.

"Ils nous battaient. J'ai encore les marques" raconte-t-il alors que la nuit tombe.

Une heure plus tard, le voilà équipé d'un M16, le fusil d'assaut utilisé par l'armée américaine, en route pour le front d'où les talibans attaquent des bureaux de la police.

"Je tremblais, je n'arrivais pas à tenir mon arme" se rappelle Abdullah, qui travaillait dans le salon de coiffure de son père et ne s'était jamais battu auparavant.

"Il y avait des bombardements aériens et des chars qui tiraient. Trois ou quatre garçons qui portaient des armes ont été touchés et sont morts quand leurs sacs ont explosé."

Car en face, les forces afghanes ripostent.

"Un taliban a été tué, un autre a perdu une jambe et un bras", poursuit Abdullah, ses yeux bruns en amande masqués par une mèche de cheveux noire.

"J'avais vraiment peur. Je pensais à mes parents, je me disais: +Si je suis touché et tué... que vont-ils devenir?+"

- Sous le choc -

La "moitié des talibans du groupe" qui l'accompagne sont tués ou blessés. Alors il tente sa chance, jette son arme et part en courant.

Il met une heure à regagner son quartier: "J'étais sous le choc, je n'arrivais même pas à reconnaitre notre porte (...) Quand je suis arrivé à la maison, je n'étais même plus sûr d'être en vie".

La famille se prépare à fuir, elle emprunte de l'argent et vend même le téléphone de la mère pour payer le voyage. "Nous n'avons rien pris avec nous. Nous avons même vendu la nourriture que nous avions", regrette Abdullah.

Ce qu'ils ont laissé derrière eux part en fumée quand leur maison est frappée par un tir de mortier.

Après quinze heures de voyage, ils atteignent enfin Kaboul avec ses parents, son grand-père, ses deux sœurs et trois frères, dont le plus jeune n'a que deux ans et demi.

Depuis, ils dorment à même le sol, sans rien d'autre que les habits qu'ils ont sur leur dos.

La veille, "un businessman de passage" leur a jeté une couverture.

Maintenant que son pays est à feu et à sang, le seul espoir d'Abdullah est d'en partir. Mais il s'inquiète pour sa mère, malade.

Lui-même a très mal au ventre à cause des coups frappés par les talibans "avec la crosse de leurs armes". Il n'arrive même plus à manger.

Galerie photos

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
Chambre meublée, idéale jeune travailleur
Chambre meublée, idéale jeune travailleur La Tronche (38700) 390€ Découvrir
Location garage
Location garage Nieul-le-Dolent (85430) 105€ Découvrir
Location BOX/CONTENEUR
Location BOX/CONTENEUR Nieul-le-Dolent (85430) 99€ Découvrir
Logement en colocation pour 3 personnes de 72m²
Logement en colocation pour 3 personnes de 72m² Strasbourg (67000) 450€ Découvrir
Automobile
Toyota Yaris IV Première 2021 en très bon état
Toyota Yaris IV Première 2021 en très bon état Lyon (69001) 22 900€ Découvrir
4 pneus DUNLOP SPORT MAXX RT 2 – état récent – à saisir
4 pneus DUNLOP SPORT MAXX RT 2 – état récent – à saisir Le Plessis-Robinson (92350) 150€ Découvrir
BMW 325i E36
BMW 325i E36 Veyrier-du-Lac (74290) 10 000€ Découvrir
RENAULT 5 GT TURBO
RENAULT 5 GT TURBO Talloires-Montmin (74290) 18 000€ Découvrir
Bonnes affaires
Chaise de bureau Seattle – Confort, design & vérin à gaz NEUF
Chaise de bureau Seattle – Confort, design & vérin à gaz NEUF Le Plessis-Robinson (92350) 80€ Découvrir
Scie à bûches
Scie à bûches Bouix (21330) 350€ Découvrir
Echelle 3 plants
Echelle 3 plants Bouix (21330) 1 200€ Découvrir
Fauteuil en rotin
Fauteuil en rotin Carcagny (14740) 50€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Le calvaire d'un adolescent afghan recruté de force par les talibans