C'était dans la nuit du 5 au 6 août 2016. Lors d'une soirée d'anniversaire, la cave du Cuba Libre s'enflamme. 14 jeunes se retrouvent pris au piège et perdent la vie. Cinq ans après, l'émotion et la colère restent intactes pour Thierry Dugnetai, le père de Florian, l'une des victimes de 20 ans.
Quel est votre sentiment cinq après ce drame du Cuba Libre ?
C'est très particulier. Depuis une semaine, on y pense, on le vit...
Nous, on a reçu l'acte de décès de notre fils juste avant son anniversaire, qui était le 12 août. Comment voulez-vous vous reconstruire ? On survit. On est chez les psychologues, les médecins... C'est très compliqué. On se disait qu'avec le temps ça passerait... Mais ça ne passe pas. Au contraire. On a de plus en plus de rage. Aussi contre la justice. Quand on apprend qu'un an après, ils sont sortis de prison (les gérants du bar, NDLR), alors que notre fils est au cimetière, c'est incompréhensible.
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Êtes-vous toujours engagé pour faire évoluer la législation ?
On demande à faire changer les lois, de manière à ce que ce drame ne se reproduise pas. On veut que les bars de cinquième catégorie soient contrôlés. Nos enfants sont décédés. D'autres vont sortir en boîte, dans des soirées... On ne veut pas de drame comme on a connu, et auquel on ne survit pas.
On ressent aujourd'hui du dégoût auprès des politiques, car personne ne nous a aidés. On a écrit aux politiques, aux ministres, au Président de la République, aux députés.... Le résultat, c'est zéro !
Qu'avez-vous prévu pour la date anniversaire du drame ?
Comme depuis cinq ans, on va se retrouver avec des familles, des amis et des voisins devant le Cuba Libre vers 23h30, jusqu'à minuit et demie, l'heure à laquelle les enfants sont morts. On ramène des fleurs, des bougies, mais rien n'est prévu officiellement. C'est juste un moment, un contact, entre parents qui sont solidaires.
La stèle remise en état
En 2018, la Ville de Rouen a posé une plaque en mémoire des victimes, avec l'accord des familles, sur le trottoir opposé au lieu du drame. Une remise en état de cette stèle a été réalisée, à l'approche des cinq ans de l'événement "pour garantir la dignité et le recueillement de chacun", indique la municipalité dans un communiqué.
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