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Travailleurs "essentiels", les livreurs de repas new-yorkais réclament des droits

France-Monde. Ils sont devenus "travailleurs essentiels" avec la pandémie, et revendiquent désormais des droits: les livreurs de nourriture new-yorkais, surnommés "deliveristas" car essentiellement d'origine hispanique, en ont assez d'arpenter les rues à deux-roues par tous les temps, sans toucher le salaire minimum ou même avoir accès à des toilettes.

Travailleurs "essentiels", les livreurs de repas new-yorkais réclament des droits
Manifestation de livreurs new-yorkais, surnommés "deliveristas", pour demander de meileures conditions de travail, le 21 avril 2021 à New York - SPENCER PLATT [Getty/AFP]

Ils sont quelque 80.000 livreurs à New York au total - une armée. Longtemps restés silencieux, ils commencent à s'organiser, suivant l'exemple d'autres travailleurs de la "gig economy" (économie à la tâche, tels les livreurs britanniques de Deliveroo, ou les chauffeurs britanniques du géant Uber, qui ont obtenu en mai le droit de se syndiquer après avoir été reconnus "travailleurs salariés", une première mondiale.

A New York, l'organisation "Los Deliveristas Unidos" s'est montée en quelques mois. Elle rassemble des livreurs travaillant pour des applications comme Grubhub, Doordash, Seamless, Uber Eats, Instacart, PostMates, Caviar etc.... Elle compte déjà plus de 1.000 membres confirmés, et 13.000 abonnés à sa page Facebook.

Ils ont manifesté plusieurs fois devant la mairie de New York et, avec l'aide d'une organisation de défense des droits, le Workers Justice Project, et de quelques élus, ont obtenu la présentation de six projets de lois municipaux visant à améliorer leurs conditions de travail.

"Nous voulons que les applications soient améliorées. La vie dans la rue est dure, on s'expose à l'insécurité, aux accidents, aux vols, aux injustices et discriminations", a indiqué à l'AFP Gustavo Ajche, livreur guatémaltèque de 38 ans, co-fondateur des Deliveristas Unidos, lors d'une récente action dans le quartier de Washington Heights, à Manhattan.

"Nous voulons être respectés. Nous ne gagnons pas le salaire minimum de 15 dollars de l'heure", dit un autre responsable, Jonan Mancilla, 33 ans, mexicain.

L'action a rassemblé quelque 200 livreurs, qui ont pu en profiter pour enregistrer leur vélo électrique auprès de la police - mesure censée aider en cas de vol - ajuster gratuitement freins ou pneus, recevoir un petit boîtier doté d'un GPS pour localiser leur véhicule en cas de vol, ou simplement s'informer sur l'organisation.

Pourboires amputés

Plusieurs d'entre eux ont déploré que la plupart des applications pour lesquelles ils travaillent, en tant qu'indépendants, les paient non pas à l'heure, mais à la livraison: entre un et quatre dollars par livraison, plus le pourboire.

Ils dénoncent aussi le prélèvement d'une partie du pourboire par certaines applications, ou de devoir faire des livraisons très éloignées pour quelques dollars à peine.

Et de ne toucher aucun dédommagement en cas d'accident, ni remboursement des frais d'entretien de leur vélo ou de l'achat des sacs isothermes dans lesquels ils transportent la nourriture.

La plupart des restaurants ne les laissent pas non plus utiliser leurs toilettes, un problème majeur pour des livreuses comme Orquidea Paz, Mexicaine de 27 ans, mère de quatre enfants, qui sillonne les rues des heures durant.

D'autres comme Olegario Reyes, 26 ans, réclament des mesures contre les vols de vélos, très fréquents. Un vélo électrique coûte en moyenne 1.850 dollars, une fortune pour les livreurs, souvent sans-papiers, à l'anglais balbutiant.

"Il faut que les vols cessent, c'est trop", a indiqué M. Reyes en enregistrant son vélo auprès de la police.

"Abus extrêmes"

"Ces travailleurs font face à des abus extrêmes", dit Ligia Guallpa, directrice du Workers Justice Project qui les soutient.

"La livraison de nourriture a été essentielle pendant la pandémie, mais ce sont aussi eux qui sont les moins protégés", dit-elle.

"Bien qu'ils travaillent 12 heures par jour, sept jours sur sept, ils ne peuvent pas payer les frais de base pour survivre" et "les applications refusent toute responsabilité".

Les projets de loi débattus au conseil municipal leur garantiraient l'accès aux toilettes des restaurants faisant des livraisons, fixeraient des montants minimum par course hors pourboire, et obligeraient les applications à révéler la part de pourboires prélevée.

Les textes prévoient aussi le paiement des livreurs à la semaine - plutôt qu'à chaque livraison - ou la possibilité pour les livreurs de refuser des livraisons trop éloignées sans être bloqués par les applications.

"Je travaille 15 heures par jour, sept jours par semaine. Je ne me repose jamais car j'ai une famille à nourrir, je dois payer mon loyer et la personne qui garde mon enfant", dit Aristeo Policao, Mexicain de 32 ans et mari d'Orquidea.

Uber Eats et Seamless n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

L'application Grubhub, qui a affirmé n'avoir aucun chiffre sur le nombre de livreurs qu'elle emploie ou leur revenu moyen, a démenti prélever une partie des pourboires, tout comme Doordash.

"La santé, la sécurité et le succès de nos livreurs à New York sont notre première priorité, et essentiels à nos affaires. Nous soutenons généralement les propositions des Deliveristas Unidos, ou appliquons ce qu'ils proposent", a assuré Grubhub.

Et Doordash a indiqué, via une porte-parole, avoir reçu plusieurs fois des "deliveristas" pour écouter leurs revendications et travailler à "améliorer les conditions de travail".

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