La sortie que je m'apprête à faire rencontre un franc succès. Pour cause, j'ai du mal à trouver une place pour me garer, à côté de la Maison de la Forêt de Cerisy. Sous un beau ciel gris, ils sont une trentaine comme moi à avoir bravé la pluie pour aller cueillir les champignons. Notre terrain de jeu : la forêt de Cerisy, étendue sur 2 300 hectares, et à cheval entre le Calvados et la Manche. Organisées par la Société centrale d'horticulture de Caen et du Calvados, ces sorties sont passionnément animées par des mycologues expérimentés ou en herbe. Je décide de suivre le groupe d'Annick Bottet, pour en apprendre plus sur sa passion. Pour elle, ces activités sont primordiales pour avant tout "différencier les espèces toxiques des comestibles", car les outils sur téléphone ne permettent pas souvent de faire ce travail. "Pour identifier un champignon, il faut le sentir, il faut le toucher", nous dit Annick Bottet, en nous présentant un laccaire améthyste. Ce champignon se distingue par son ton violet, tapissant les sols des forêts de cette belle couleur, mais il n'est pas comestible. Même chose pour l'hypholome en touffe, reconnaissable par sa couleur jaune, qui pousse sur les souches d'arbres pour les manger. Celui-ci est mortel et peut provoquer des troubles digestifs sévères.
Une belle flambée de champignons. - Léo Besselièvre
Je me rends compte que les champignons, finalement, c'est beaucoup plus intéressant de les toucher avec les yeux. Mais ne prenez pas cette expression au pied de la lettre, car certains peuvent vous faire passer un sale quart d'heure au simple contact de la bouche, du nez ou encore des yeux. Pourtant, Annick Bottet nous propose d'explorer un autre champignon, en le touchant, mais surtout en le sentant. Il s'agit d'une amanite citrine, blanche et parsemée de petits pigments gris. Notre guide nous invite à sentir et à deviner ce qu'il dégage. Après un tour de "table", Annick Bottet nous fait nous rendre compte qu'il s'agit d'une odeur de pomme de terre crue. La "frite sauvage", comme ironiquement décrite par Jean-Philippe Rioult, ancien professeur à l'université de Caen, n'est pas à confondre avec l'amanite panthère, qui, elle, est mortelle et très dangereuse. Dans le doute, "si on ne sait pas, on ne touche pas", nous rappelle notre guide du jour.
Annick Bottet, animatrice de la sortie, tente de me faire peur entenant une amanite panthère, un champignon très toxique. - Léo Besselièvre
Si, comme moi, vous êtes curieux et vous voulez aller cueillir les champignons dans une forêt du Calvados, il reste quelques places pour la sortie du 15 novembre prochain, à Valcongrain.
Pratique. Durée de 2 à 3h. Tarifs : 3 euros, gratuit pour les moins de 12 ans. Infos à serge.klein@gmail.com ou 07 83 96 34 04.
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