En ce moment

Sur un plateau perchée, la réa retient son souffle

International. Submergée par la 3e vague de Covid, la réanimation de l'Institut Mutualiste Montsouris, à Paris, est "presque à saturation depuis plusieurs semaines" et la décrue tarde à s'amorcer, laissant les soignants éreintés sans perspective de répit.

Sur un plateau perchée, la réa retient son souffle
Des soignants s'affairent autour d'un patient atteint du Covid-19 à l'Institut Mutualiste Montsouris, le 21 avril 2021 à Paris - Thomas SAMSON [AFP]

Cinq soignants s'affairent autour d'un homme inerte, dans une chambre devenue subitement trop étroite. C'est l'heure du "décubitus": de chaque côté du lit, deux paires de bras retournent son corps, tandis qu'un médecin tient sa tête pour s'assurer que le tuyau qui lui permet de respirer reste bien en place dans sa gorge.

La technique est rodée, le geste vite effectué. Rien d'exceptionnel, à un détail près: le patient n'a que 35 ans et aucun antécédent médical. Admis en réanimation trois jours plus tôt avec un simple apport d'oxygène, il a dû être intubé la veille.

Le Covid frappe toujours plus durement les plus âgés mais "les patients sont plus jeunes que lors des deux vagues précédentes, ils sont plus vite plus graves", avec "une mortalité un peu supérieure, qui s'approche des 30%", relève Christian Lamer, 63 ans, chef de la "réa polyvalente".

Un service de 15 lits qui déborde "pour les besoins de la cause" sur les 15 lits voisins de la réa de chirurgie cardiologique, une des spécialités de cet hôpital privé du sud de la capitale. Ce mercredi après-midi, on y soigne 18 malades du Covid, dont 16 sous respiration artificielle.

Depuis quelques jours, les chiffres stagnent au niveau national (près de 6.000 patients Covid en soins critiques), comme en Ile-de-France (près de 1.800), et le ministre de la Santé, Olivier Véran, a évoqué mardi "une décroissance de l'épidémie".

Mais vu du terrain "ça demande à être confirmé", tempère le Dr Lamer, qui constate surtout que son service est "presque à saturation depuis plusieurs semaines" et ne voit pas la pression retomber de sitôt: "une fois la tempête passée, on ne s'attend pas à une période de répit" car "il faudra prendre en charge les patients qui n'ont pas pu être opérés".

"Tenir au long cours"

Les exploits de la réa ne sont en effet possibles qu'au prix de lourds sacrifices en chirurgie. "A ce jour nous sommes à peu près à 60% de déprogrammations et ça fait malheureusement longtemps que nous sommes à ce niveau", indique Marc Beaussier, chef du service d'anesthésie et directeur médical de crise de l'établissement.

"On fait en sorte de maintenir le maximum de congés pour qu'ils puissent tenir au long cours", justifie Marine Lacoua, 33 ans, cadre de santé qui supervise la centaine d'infirmiers et d'aides-soignants présents jour et nuit en réanimation.

Elle espère bien "les retrouver à la rentrée" et éviter "une vague de démissions" comme en septembre dernier, après le choc de la première vague de Covid.

Les écueils sont différents aujourd'hui: à la lassitude - "c'est difficile de se dire qu'il n'y a pas de perspective" - s'ajoute la "charge mentale" quand il faut "accompagner des patients d'une trentaine d'années dont le pronostic est très engagé".

Même les plus expérimentés sont pris de doutes. "Il y a une sorte de fatigue qui s'installe, qui peut provoquer des pensées négatives sur notre métier", explique Elodie Rousseau, 36 ans dont sept comme infirmière en réanimation.

"Accro" à son travail, elle voit bien qu'autour d'elle "la question se pose de savoir si ça vaut encore le coup" de rester, d'ailleurs "beaucoup de mes jeunes collègues parlent de leur fuite du système hospitalier, c'est très triste".

Raison de plus pour lever le pied dès que possible: "Il faut qu'on puisse se reposer sinon on ne tiendra pas, vraiment pas".

Galerie photos

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
viager en Ardèche
viager en Ardèche Villevocance (07690) 60 000€ Découvrir
     Location Maison Neuve Meublée ROYAN                                                                                                 m2 avec garage 20 m2 et une très grande cave environ 40 m2 (com
Location Maison Neuve Meublée ROYAN m2 avec garage 20 m2 et une très grande cave environ 40 m2 (com Royan (17200) 950€ Découvrir
Pavillon Construction 2005 dans village 5 pièces de 93 m2
Pavillon Construction 2005 dans village 5 pièces de 93 m2 Saint-Sébastien-sur-Loire (44230) 605€ Découvrir
Chambre meublée, idéale jeune travailleur
Chambre meublée, idéale jeune travailleur La Tronche (38700) 390€ Découvrir
Automobile
Roues hiver 245/45/18
Roues hiver 245/45/18 Augerans (39380) 250€ Découvrir
Roues hiver 245/45/18
Roues hiver 245/45/18 Augerans (39380) 250€ Découvrir
Opel Corsa électrique
Opel Corsa électrique Jullouville (50610) 16 200€ Découvrir
renault captur techno full hybride etech 145
renault captur techno full hybride etech 145 Nointot (76210) 0€ Découvrir
Bonnes affaires
Table noyer 8 places + 8 chaises +1
Table noyer 8 places + 8 chaises +1 La Ciotat (13600) 480€ Découvrir
Tronçonneuse tarmique
Tronçonneuse tarmique Blangy-sur-Bresle (76340) 200€ Découvrir
Aquarelle peinture de la collection, 2000, 94x74cm
Aquarelle peinture de la collection, 2000, 94x74cm Paris 12eme arrondissement (75012) 120€ Découvrir
Peinture de collection aquarelle, 1999, 94 x 74 cm
Peinture de collection aquarelle, 1999, 94 x 74 cm Paris 12eme arrondissement (75012) 120€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Sur un plateau perchée, la réa retient son souffle