Entièrement reconstitué en 2016, le carillon de Rouen se distingue par la qualité exceptionnelle de son son et l'étendue de sa tessiture (six octaves). Chaque samedi à 11 h 30, des auditions sont organisées pour le plaisir des Rouennais. Son titulaire, Patrice Latour, se pose comme le premier ardent défenseur de ce patrimoine exceptionnel.
Une présence fantomatique
La vie rouennaise est rythmée par le son du carillon qu'on entend résonner tous les quarts d'heures. Ces courtes mélodies sont des ritournelles programmées informatiquement mais, depuis la restauration de l'instrument, des auditions et des concerts animent la ville très régulièrement. "Le badaud n'imagine pas, quand il entend le carillon sonner, qu'il y a un carillonneur qui joue en live tout en haut de la tour Saint-Romain, après avoir gravi 129 marches pour s'installer au clavier", s'amuse le titulaire. Tous les samedis à 11 h 30, Patrice Latour et Vincent Bénard se relayent pour faire vivre cet incroyable instrument de 64 cloches. "Contrairement aux concerts, dont le programme est connu, nous nous amusons, pendant les auditions du samedi matin, à surprendre les Rouennais avec un programme très varié. On joue aussi bien des partitions d'opéra ou d'opérette que des musiques de film ou des chansons issues du répertoire populaire comme celles de Joe Dassin ou de Brassens." Ces mélodies que perçoivent les passants en contrebas, sans en distinguer véritablement la source, transfigurent de façon très poétique le centre-ville rouennais.
Sacré ou profane : un carillon pour tous !
Pour les grandes fêtes religieuses, le diocèse fait appel aux carillonneurs pour magnifier l'événement. "À l'occasion de la Saint-Romain, de la Toussaint, de Noël, de Pâques et de la Pentecôte, nous jouons une vingtaine de minutes avant ou après l'office", précise Patrice. "Nous avons la chance d'être soutenus et encouragés par l'intendance de la cathédrale qui nous laisse carte blanche." Alors, à ces occasions, si les concerts commencent par des mélodies en lien avec les fêtes religieuses, ils s'achèvent souvent sur des airs plus profanes. "J'aime bien finir un concert de soirée par une berceuse", confie Patrice qui soigne les Rouennais aux petits oignons. Les musiques profanes seront également au rendez-vous le 17 mars : "Depuis 2017, nous célébrons ce jour-là la Saint-Patrick avec des chansons et danses irlandaises", annonce Patrice. Cette année, l'association du carillon choisit également de jouer les hymnes nationaux le jour de la fête nationale de nos pays voisins. Les curieux pourront entendre, le 19 mars, l'hymne national du Vatican. Ce désir d'ouverture et de partage se retrouve également dans le choix de l'équipe de l'association du Carillon de la cathédrale de Rouen, qui tient à former de jeunes carillonneurs pour assurer la pérennité de cet instrument surprenant.
Pratique. 17 mars à 17 heures musiques de la Saint Patrick, 19 mars à 18 heures hymne du Vatican, 4 avril à midi et 16 h 30 à Pâques. Plus d'info sur carillon-rouen.fr
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