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Des milliers de Birmans manifestent, raid mortel des forces sécurité

France-Monde. La répression a continué dimanche contre les Birmans descendus par milliers dans les rues pour réclamer le rétablissement de la démocratie malgré des opérations nocturnes de police au cours desquelles des membres du parti d'Aung San Suu Kyi ont été arrêtés et un battu à mort.

Des milliers de Birmans manifestent, raid mortel des forces sécurité
Des manifestants à couvert derrière des boucliers lors de heurts avec la police, le 7 mars 2021 à Nyaung-U, en Birmanie - STR [AFP]

Les forces de sécurité, déployées en nombre, ont fait usage de gaz lacrymogène, de munitions en caoutchouc mais aussi de balles réelles pour disperser les rassemblements, d'après des témoignages recueillis par l'AFP.

Certains manifestants ont été blessés, notamment à Rangoun, la capitale économique où un homme de 20 ans a eu l'oreille arrachée, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

A Mandalay (centre), où plusieurs contestataires ont été tués ces derniers jours, deux secouristes ont été touchés par des tirs ; l'un a réussi à s'échapper, l'autre a été emmené par la police, d'après leur collègue Yan Naing. Une manifestante a également été blessée.

A une centaine de kilomètres de là, à Bagan, célèbre pour ses pagodes centenaires, un adolescent de 18 ans a reçu une balle en caoutchouc dans la mâchoire tandis qu'une femme a été atteinte à la jambe, a-t-on appris auprès des secouristes.

Parallèlement, les arrestations se poursuivent.

Des raids des forces de sécurité ont eu lieu la nuit dernière à Rangoun contre des responsables de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi.

"On ne sait pas combien de personnes ont été interpellées", a déclaré Soe Win, un cadre du parti.

Un représentant local de la LND, Khin Maung Latt, 58 ans, a été tué. "Battu puis emmené hors de son domicile, il n'a apparemment pas survécu au dur interrogatoire qu'il a subi", a déploré Tun Kyi, un ex-prisonnier politique.

Un autre responsable de ce parti, Maung Maung, était aussi visé, mais les forces de sécurité ne l'ont pas trouvé. Son frère a été "torturé car il n'y avait personne à arrêter", a raconté un ex-parlementaire de la LND.

Les députés qui ne reconnaissent pas la légitimité du coup d'Etat et ont créé un comité pour représenter le gouvernement civil se rendent coupables de "haute trahison", un crime passible de la peine de mort ou de 22 ans de détention, ont averti dimanche les médias d'Etat.

Les citoyens ne doivent "pas s'impliquer dans les rassemblements pour éviter que l'avenir de leurs enfants ne soit ruiné", ont-ils ajouté.

Malgré les menaces, des milliers de Birmans ont manifesté en Birmanie, des moines en robe safran ayant organisé un grand sit-in à Mandalay.

"Si nous appelons à la désobéissance civile et à la grève sans descendre dans les rues, ce n'est pas suffisant. Nous devons maintenir notre combat au plus haut niveau (...) Nous sommes prêts à mourir", a déclaré Maung Saungkha, une des têtes d'affiche de la contestation.

Economie en souffrance

Les appels à la grève ont un impact important sur de nombreux secteurs de l'économie birmane déjà très fragile, avec des banques incapables de fonctionner, des hôpitaux fermés et des bureaux ministériels vides.

Les fonctionnaires qui n'auront pas repris le travail lundi seront licenciés, a averti la junte.

La peur est dans tous les esprits : plus de 50 personnes ont été tuées depuis le début de l'insurrection pacifique.

Des images largement diffusées ont montré les forces de sécurité en train de tirer à balles réelles sur des rassemblements et d'emporter les corps inanimés de manifestants.

Les médias d'Etat nient toute implication d'unités chargées du maintien de l'ordre dans la mort de civils. Sollicitée, la junte n'a pas répondu aux multiples requêtes de l'AFP.

Le Parti de l'union, de la solidarité et du développement (PUSD), soutenu par l'armée, participe également aux attaques.

Des membres du PUSD ont tué vendredi un représentant local de la LND et un adolescent de 17 ans, selon l'Association d'aide aux prisonniers politiques (AAPP).

Responsables locaux, hommes politiques, journalistes, militants, artistes : des centaines de personnes ont été interpellées depuis le 1er février.

Face a la détérioration de la situation, certains Birmans fuient leur pays.

Une cinquantaine, dont huit policiers qui refusaient de prendre part à la répression, ont ainsi gagné l'Inde voisine.

La Birmanie a exigé de l'Inde le rapatriement des policiers "afin de préserver les bonnes relations entre les deux pays" dans une lettre que l'AFP a pu consulter.

Une centaine de Birmans sont toujours massés à la frontière dans l'espoir d'être autorisés à se rendre sur le territoire indien.

Divisions

Les généraux font la sourde oreille face au concert de protestations de la communauté internationale, divisée sur la réponse à apporter.

Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas réussi vendredi à se mettre d'accord sur une déclaration commune. Des négociations doivent se poursuivre la semaine prochaine, d'après des sources diplomatiques.

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont annoncé des mesures coercitives, mais des observateurs exhortent à mettre en place un embargo international sur les livraisons d'armes, une décision qui requiert l'accord de tous les membres du Conseil.

Or la Chine et la Russie, des alliées traditionnelles de la junte et exportateurs d'armes vers la Birmanie, considèrent cette crise comme une affaire intérieure birmane.

A Bangkok, des milliers de travailleurs birmans immigrés en Thaïlande ont manifesté dimanche devant la représentation de l'ONU, exhortant la communauté internationale à réagir plus fermement.

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