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Birmanie: 5e jour de manifestations, raid contre le siège du parti d'Aung San Suu Kyi

France-Monde. Les Birmans ont commencé mercredi à descendre dans la rue pour le cinquième jour consécutif, au lendemain d'un raid nocturne de l'armée contre le siège du parti d'Aung San Suu Kyi, une action qui montre la détermination des généraux putschistes face aux appels à rétablir la démocratie.

Birmanie: 5e jour de manifestations, raid contre le siège du parti d'Aung San Suu Kyi
Un policier vise avec son arme lors d'une manifestations d'opposants au coup d'Etat en Birmanie, à Naypyidaw, le 9 février 2021 - STR [AFP]

Tôt mercredi matin, plusieurs centaines de personnes ont commencé à se rassembler dans le centre de Rangoun, la capitale économique du pays, électrisés, alors que la répression a franchi un nouveau cap mardi.

"Nous ferons tout pour rejeter le gouvernement militaire" a déclaré à l'AFP Kyaw Kyaw, un employé d'hôtel.

"Nous ne voulons pas rester sous la dictature. J'ai aussi un peu peur après la répression d'hier" a ajouté Khin Nyein Wai, étudiant.

Selon la Ligue nationale pour la démocratie (LND), les militaires ont mené mardi soir un raid contre les locaux de la formation à Rangoun.

"Le dictateur militaire a investi et détruit le quartier général de la LND aux environs de 21H30" (15H00 GMT), a indiqué le parti sur sa page Facebook, alors qu'avaient lieu des manifestations dans plusieurs villes, réprimées avec des canons à eau et des tirs de balles en caoutchouc.

L'ONU a condamné mardi l'usage "disproportionné" et "inacceptable" de la force par l'armée auteure la semaine dernière d'un coup d'Etat.

"De nombreux protestataires ont été blessés, dont certains gravement", d'après des rapports reçus de plusieurs villes du pays, a déclaré Ola Almgren, coordonnateur résident des Nations unies en Birmanie.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a évoqué l'adoption de nouvelles sanctions contre l'armée birmane: "Nous sommes en train de revoir toutes nos options", a-t-il déclaré devant les députés européens, soulignant toutefois que ces mesures ciblées ne devaient pas frapper la population.

Il était à ce stade impossible d'obtenir une estimation du nombre de blessés auprès des hôpitaux.

Mais la tension est montée d'un cran mardi, l'armée ayant menacé la veille les contestataires de représailles.

A Naypyidaw, la capitale construite par la junte au coeur de la jungle, "la police a tiré des balles en caoutchouc sur des manifestants", selon une habitante.

Un médecin a affirmé que les militaires avaient également tiré à balles réelles, à en juger par les blessures subies par deux jeunes hommes hospitalisés dans un état critique. "Nous pensons qu'il s'agit de balles réelles", a déclaré ce médecin.

"On a tiré sur mon fils qui tentait d'utiliser un mégaphone pour demander aux gens de manifester pacifiquement", a raconté le père d'un des blessés, Tun Wai, un orfèvre de 56 ans.

A Mandalay (centre), la deuxième ville du pays, la police a tiré des gaz lacrymogènes contre des protestataires qui agitaient des drapeaux de la LND.

Les autorités ont interdit depuis lundi soir les rassemblements de plus de cinq personnes à Rangoun, Napypidaw et dans d'autres villes. Un couvre-feu a été décrété et les manifestants se sont dispersés en début de soirée.

Bravant les menaces, les manifestants sont à nouveau descendus mardi dans les rues, même si les foules ont été moins nombreuses que les jours précédents.

"Pas de dictature!"

"Pas de dictature!", "nous voulons notre chef!" Suu Kyi, détenue au secret depuis son arrestation le 1er février, pouvait-on lire dans la journée sur des banderoles brandies par des contestataires près du siège de la LND à Rangoun.

Dans un autre quartier de la ville, des dizaines d'enseignants ont défilé, saluant à trois doigts en signe de résistance.

"Nous sommes inquiets" mais "nous sommes plus préoccupés par l'avenir de nos enfants", a déclaré Khin Thida Nyein, un professeur.

Ces derniers jours, des centaines de milliers de manifestants ont défilé à travers le pays, réclamant la libération des personnes détenues, la fin de la dictature et l'abolition de la constitution de 2008, très favorable à l'armée.

Ce vent de contestation est inédit depuis le soulèvement populaire de 2007, la "Révolution de safran" menée par les moines et violemment réprimée par les militaires.

Le risque de répression est réel dans le pays qui a déjà vécu près de 50 ans sous le joug des militaires depuis son indépendance en 1948.

Le commandant en chef de l'armée, Min Aung Hlaing, s'est exprimé pour la première fois lundi soir sur la chaîne de l'armée, Myawaddy TV.

Il s'est engagé à "la tenue d'élections libres et justes" à la fin de l'état d'urgence d'un an et a promis un régime militaire "différent" des précédents.

Le putsch du 1er février a mis fin à une brève parenthèse démocratique d'une décennie.

L'armée conteste la régularité des législatives de novembre, remportées massivement par la LND. Mais des observateurs internationaux n'ont pas constaté de problèmes majeurs lors de ce scrutin.

En réalité, les généraux craignaient de voir leur influence diminuer après la victoire d'Aung San Suu Kyi, qui aurait pu vouloir modifier la Constitution.

Très critiquée il y a encore peu par la communauté internationale pour sa passivité lors des exactions contre les musulmans rohingyas, la prix Nobel de la paix, en résidence surveillée pendant 15 ans pour son opposition à la junte, reste adulée dans son pays.

L'ex-dirigeante serait "en bonne santé", assignée à résidence à Naypyidaw, d'après son parti.

Le coup d'Etat a été condamné par les Etats-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni et de nombreux autres pays.

La Nouvelle-Zélande a annoncé la suspension de ses contacts militaires et politiques de haut niveau avec la Birmanie, devenant le premier pays à décider d'un isolement de la junte.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU va tenir vendredi une session spéciale sur ces événements. Le Conseil de sécurité des Nations unies a de son côté appelé à la libération des détenus.

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