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Orne. "Je voulais être agricultrice, pas femme d'agriculteur"

Agriculture. L'Ornaise Anne-Marie Denis est la première femme présidente d'une Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles.

Orne. "Je voulais être agricultrice, pas femme d'agriculteur"
Anne-Marie Denis, président de la FRSEA de Normandie. - Eric Mas

Depuis toujours, Anne-Marie Denis est agricultrice. C'était son rêve. Désormais, elle est là la tête de la Fédération régionale de syndicats d'exploitants agricoles de Normandie. Six mois après son élection, rencontre avec cette Ornaise qui a la terre chevillée au corps.

Anne-Marie Denis dirige une exploitation avec son mari à Saint-André-de-Messei, près de Flers. Une exploitation basée sur la production laitière, avec une production de céréales et de viande bovine Label Rouge, agrémentée par l'accueil de touristes à la ferme. "Mes parents avaient une ferme à Caligny", explique-t-elle. "Mon berceau, ça a été l'agriculture. Ils m'ont transmis leur passion, même s'ils ont payé cher des études à leurs quatre enfants pour que nous soyons autre chose qu'agriculteurs. Mais je voulais être agricultrice. Pas femme d'agriculteur. Agricultrice moi-même." Aujourd'hui mère de trois enfants et grand-mère de sept petits-enfants, Anne-Marie Denis est en EARL (Exploitation agricole à responsabilité limitée) depuis 1993, sur 105 hectares, avec son "collègue et mari", et, depuis 2013, présidente de la FDSEA de l'Orne. "Au début, je ne voulais pas, mais ils ont voté pour moi sans que je me présente", précise celle qui est aussi administratrice du syndicalisme agricole national.

"Je n'ai pas changé"

Comme si elle n'était pas assez occupée comme ça, Anne-Marie Denis préside désormais la FRSEA de Normandie. "J'ai attendu que mes enfants soient grands", justifie-t-elle. "Mais rassurez-vous, je n'ai pas changé." Sa priorité syndicale ? "On est actuellement bien structurés dans chaque département, ce qui nous manque, c'est une reconnaissance syndicale régionale avec une ligne directrice durant les trois années de ma présidence, un lien fort avec le monde extérieur, les politiques, les administrations." Sans être passéiste, Anne-Marie Denis dénonce les affres actuelles du métier d'agriculteur : "En 1993, une installation d'agriculteur, c'était un projet économique et idéologique. Un jeune qui s'installait, son projet était tenable sans trop de modifications. Aujourd'hui, on a la pression des contrôles, on n'a pas de garantie sur les cours des produits agricoles, ni sur nos coûts de production. On vient de le vivre avec les néonicotinoïdes. Notre société est en grande transformation. Les Français sont un peu perdus, ils regardent leur milieu professionnel et familial, l'alimentation, l'environnement." Avant de se reprendre : "Dans l'agriculture, on est des gens modestes, là, ce sont peut-être des questions de riches." Et de conclure : "Mon inquiétude, c'est que beaucoup sombrent dans une extrême pauvreté."

Une lignée d'agriculteurs

"Mes parents étaient passionnés d'élevage", explique Anne-Marie Denis, qui est tombée dans la marmite lorsqu'elle était toute petite. "Je suis née dans la maison d'un syndicaliste. On était quatre enfants, trois sont devenus agriculteurs et le quatrième travaille dans une banque agricole. J'ai toujours de la fierté à dire que sans mes parents, je n'en serais pas là. Le monde associatif, j'y suis engagée depuis l'âge de 16 ans." Anne-Marie Denis se souvient : "Mes parents, à l'époque, ont failli être mis à la porte de leur exploitation. Le syndicalisme agricole les a sauvés et leur a permis d'être agriculteurs toute leur vie. Et ces valeurs, je les ai gardées."

Un engagement comme une évidence

Après une formation para-agricole, Anne-Marie n'a pas pu s'installer sur la ferme de ses parents, déjà reprise par un de ses frères. "J'ai pris le temps nécessaire pour devenir une vraie agricultrice", explique la présidente régionale. "Mais à un moment, je me suis dit qu'on nous avait aidés pour en arriver là. Je ne pouvais pas demander sans participer. Je me suis impliquée, localement, départementalement, et me voilà présidente régionale. Tout cela est allé très vite, sans projet spécifique. Mais plutôt en réponse à mes collègues, à mon envie de défendre les agriculteurs."

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