De Yasser Arafat à Vladimir Poutine, qui a aussitôt salué sa mémoire, en passant par Hillary Clinton, Marlon Brando ou encore les quidams qui faisaient l'actualité, Larry King a mené plus de 40.000 interviews depuis 1958.
C'est la compagnie qu'il cofondée, Ora Media, qui a annoncé samedi avec "une profonde tristesse" son décès à Los Angeles.
Elle n'en a pas précisé la cause mais Larry King avait été admis à l'hôpital après avoir contracté le Covid-19, avait indiqué au début du mois la chaîne CNN.
"Pendant 63 ans, à la radio, à la télévision et sur les médias numériques, les milliers d'interviews et de récompenses de Larry et la reconnaissance mondiale à son égard témoignent de son talent unique en tant qu'homme des médias", a ajouté Ora Media.
Larry King s'était entretenu avec chaque président depuis Gerald Ford, soit après leurs mandats, soit avant, comme ce fut le cas pour George W. Bush, Barack Obama et Donald Trump. C'est chez lui que Jacques Chirac annonce en 1995 la réduction du nombre d'essais nucléaires français dans le Pacifique.
La journaliste de CNN Christiane Amanpour a salué "un géant de l'audiovisuel", tandis que Vladimir Poutine a loué son "grand professionnalisme".
Pendant les 25 années de son émission, l'ambiance sur le plateau était immanquablement chaleureuse, presque intime, voire complaisante: "Cela ne m'intéresse pas de mettre les gens mal à l'aise" expliquait-il en 1995 à l'AFP.
Dans le même entretien, il ne se revendiquait d'ailleurs pas comme journaliste mais comme un "infotainer", dérivé de "infotainment", mêlant information et "entertainment", le divertissement.
Le regard vif derrière de grosses lunettes, et avec une gouaille toute personnelle, Larry King, toujours en bras de chemise, était facilement reconnaissable à ses cravates multicolores et ses bretelles.
Un million de téléspectateurs
De son vrai nom Larry Zeiger, l'enfant juif de Brooklyn né le 19 novembre 1933 de parents immigrés russes devient orphelin de père à dix ans. Affecté par ce décès, il ne fait plus d'efforts à l'école et n'ira jamais à l'université.
Il rêve cependant d'une carrière dans la radio et part en Floride tenter sa chance.
Il devient ainsi disc-jockey dans une radio de Miami et change son nom en "King", le directeur de la station considérant son nom comme "trop ethnique".
Le nouvel animateur radio enregistre souvent dans un restaurant, invitant les passants à son micro.
En 1978, il quitte la Floride pour Washington où il lance un talk-show national à la radio, puis pour une télévision locale. La chaîne CNN le repère et l'intègre dans ses programmes de nuit en 1985.
Au moment de fêter ses quarante ans de carrière en 1997, il s'était dit "fier" de son succès gagné grâce à une recette simple. "Je suis curieux. Je pose des questions intéressantes. Je ne suis pas là pour embarrasser (mes invités), j'ai toujours aimé faire en sorte que les hôtes se détendent".
Chaque soir, le rituel était alors le même: généralement depuis son studio de Washington, avec en arrière-plan les lumières de la ville, Larry King discutait en toute décontraction avec son hôte, avant qu'en deuxième partie, celui-ci réponde aux questions téléphonées du monde entier. L'émission était diffusée six soirs par semaine, transmise dans plus de 200 pays ou territoires.
Au faîte de son succès, Larry King rassemble plus d'un million de téléspectateurs chaque soir, ce qui en fait la star des chaînes câblées et lui permet de négocier un salaire de plus de 7 millions de dollars annuels.
Pourtant en 2010, en perte d'audimat, Larry King quitte la chaîne de Ted Turner. Il continue ses interviews sur son propre site internet avant de signer pour la chaîne publique Russia Today (RT) en 2013.
Marié huit fois à sept femmes différentes, l'octogénaire a eu cinq enfants.
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