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Karabakh: sur l'unique route vers l'Arménie, le calme se mêle à l'inquiétude

International. Sur un grand cahier, le soldat russe note scrupuleusement l'immatriculation des véhicules: dans le corridor de Latchin, désormais seule route reliant le Nagorny Karabakh à l'Arménie, la présence des forces neutres de Moscou rassure.

Karabakh: sur l'unique route vers l'Arménie, le calme se mêle à l'inquiétude
Soldats russes à un checkpoint à la sortie de Stepanakert, le 26 novembre 2020 - Karen MINASYAN [AFP]

Mais la population s'inquiète déjà de la reprise mardi de ce district par l'Azerbaïdjan.

"Quand les soldats (russes) de la paix sont arrivés, la situation est devenue plus calme que pendant la guerre. Nous sommes rassurés", assure Erik Tovmassian, passager d'une voiture allant de Stepanakert, la capitale du Nagorny Karabakh, vers celle de l'Arménie, Erevan, pour une opération des yeux.

L'homme est toujours resté à Stepanakert pendant la guerre avec l'Azerbaïdjan. Il a fait revenir sa famille partie en Arménie, après l'accord de fin des hostilités signé sous patronage russe le 9 novembre, consacrant la défaite arménienne après six semaines de combats.

Impeccablement sanglés dans des treillis camouflés, casqués, armés de fusils kalachnikov, les Russes sont présents sur une demi-douzaine de points de contrôle, le long des 60 km séparant Stepanakert de la frontière arménienne au sud-ouest, en passant par le corridor de Latchin.

"Nous faisons des factions de 5 heures, il faut rester éveillé", lâche l'un des soldats à la sortie de Stepanakert. Le contingent de quelque 2.000 soldats russes chargé de veiller au respect du cessez-le-feu a été déployé dans la région pour cinq ans, selon l'accord de fin des hostilités.

Huit kilomètres plus loin, la route passe devant Choucha, ville stratégique dominant Stepanakert et prise par les armes début novembre par l'Azerbaïdjan.

situation "calme"

La petite route d'accès à la ville est barrée par des militaires de Bakou positionnés derrière les soldats russes. Lors du passage des journalistes de l'AFP, des chants et de la musique azerbaïdjanais étaient diffusés par un haut-parleur. "Ils le font périodiquement", commente un soldat russe.

Le chemin menant à Choucha fait une boucle. A l'autre croisement avec la route du corridor de Latchin, le barrage azerbaïdjanais est commandé par un capitaine des forces spéciales. "La situation est calme", assure à l'AFP l'homme qui souhaite garder l'anonymat.

"Il n'y a que des militaires à Choucha. Des civils (azerbaïdjanais) viennent de temps en temps seulement pour remettre en état les infrastructures" de la ville, théâtre d'âpres combats, ajoute l'officier.

"La route (entre Stepanakert et Latchin) a un rôle très important (pour nous), elle est vitale, et peut-être qu'après le 1er décembre nous pourrons aussi l'utiliser", espère-t-il.

Choucha fait partie des quatre districts repris par les armes par Bakou. Deux autres, Aghdam et Kalbajar, ont été rétrocédés par l'Arménie à l'Azerbaïdjan, et le dernier, Latchin, doit l'être le 1er décembre.

Une perspective qui inquiète ses habitants.

Dans le bourg de Latchin, au centre du corridor large de 5 km, le gérant d'un magasin d'alimentation ne cache pas son inquiétude.

"Nous n'avons pas d'information pour savoir si nous devons partir. Comme le magasin est au bord de la route, j'espère que je peux le garder", dit l'homme qui ne souhaite pas donner son nom.

nulle part où aller

Devant le magasin, tenant canne et sac à main noir, Margarita Khanaghian, 81 ans, ne décolère pas: "Je suis partie pendant le guerre, puis on nous a dit de revenir et je suis revenue. Maintenant, il faut repartir, mais où ?".

L'inquiétude prévaut aussi à Aghavno, dont le nom azerbaïdjanais est Zaboukh, dernier village avant la frontière arménienne.

Ici, une soixantaine de maisons ont été construites il y a moins de dix ans en contrebas de la route. Les hommes y sont toujours armés de fusils, comme pendant la guerre quand ils entendaient se défendre.

"Je ne veux pas d'eux (les Azerbaïdjanais) dans ma maison. Ils détruisent nos croix, nos sépultures", dit Andranik Tchavouchian, responsable du village.

Narine Rassoïan, mère de cinq enfants, enceinte, l'écoute un peu en retrait. Elle pleure. Son mari est mort au combat.

"Je n'ai jamais quitté ma maison. Je n'ai nulle part ailleurs où aller avec mes cinq enfants. Qu'ils me fournissent une maison et je partirai" du village, lance-t-elle.

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