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A Lyon, les commerçants donnent "rendez-vous" à Castex

International. "On ferait un accueil VIP, avec un café": Philippe Bettant s'accroche au fragile espoir de pouvoir bientôt rouvrir ses six boutiques de prêt-à-porter sur rendez-vous, rare alternative envisageable pour des commerçants asphyxiés par le reconfinement et pas outillés pour Internet.

A Lyon, les commerçants donnent "rendez-vous" à Castex
Magasin à Lyon le 10 novembre 2020. Sur la vitrine une pancarte "A Vendre" renvoyant sur la ligne téléphonique de l'Elysée pour alerter sur la situation critique des commerces - JEFF PACHOUD [AFP]

Alors que le Premier ministre Jean Castex doit faire le point jeudi sur un éventuel assouplissement du confinement, M. Bettant propose que le shopping programmé chez un commerçant de proximité devienne un "dixième motif de déplacement" sur les attestations.

De quoi "faire un minimum de chiffre d'affaires", note le gérant lyonnais.

Les clients seraient reçus un par un dans le respect des gestes barrières et du protocole sanitaire.

Face à un "click & collect" difficile à mettre en place dans un secteur de l'habillement où "le client aime bien essayer", il faut "nous laisser faire notre vrai métier de conseil plutôt que vouloir nous reconvertir en informaticien", estime le chef d'entreprise.

La numérisation à marches forcées des petits commerces se heurte en outre à des barrières bien réelles.

La Chambre de commerce et d'industrie de Lyon - qui pousse elle aussi pour l'ouverture sur rendez-vous - estime que 65% des TPE ont du mal avec le vocabulaire du numérique et que 30% d'entre elles n'ont toujours pas de site Internet.

Même constat pour Marie Vidal, elle aussi gérante d'une boutique de prêt-à-porter dans l'hypercentre de Lyon.

"J'ai un site; on est actif sur les réseaux sociaux, mais il nous manque l'humain. On n'est ni Nike, ni Zara; les clients viennent chercher autre chose dans nos boutiques".

D'autant que les difficultés s'accumulent pour la commerçante qui n'a pas pu recruter après le départ à la retraite de son unique salariée, après le premier confinement.

Pour alerter sur sa situation, et à l'initiative d'une association d'indépendants, Mme Vidal vient d'afficher une pancarte rouge "A vendre" dans sa vitrine, avec un numéro de téléphone qui renvoie vers le standard de l'Élysée.

"Je ne sais pas comment je vais payer la marchandise pour la collection d'été qui va arriver en janvier", ajoute-t-elle, inquiète.

Pour Clément Chevalier, directeur de "My Presqu'île", une association qui fédère 700 commerçants de la capitale des Gaules, ces nouvelles fermetures pour faire face à la pandémie tiennent du "suicide collectif".

"On détruit toute l'économie au risque de faire craquer la société", prévient-il.

Poker

Lui aussi a bon espoir que le gouvernement régularise le shopping sur rendez-vous, d'autant que "certaines enseignes le font déjà". "C'est un secret de polichinelle", assure-t-il.

"Si on se lance là-dedans, c'est des frais de communication, des charges salariales, sans garantie de vente à la clé" : gérante d'un magasin de décoration non loin de la place Bellecour, Tiffany Fayolle s'interroge, elle, sur les bénéfices à tirer d'une telle réouverture au compte-gouttes.

"Ça revient à jouer au poker avec la trésorerie. Je préfèrerais qu'on nous donne une vraie date, même lointaine mais sûre, de réouverture. Ça nous permettrait d'anticiper et d'être prêt le jour J."

Cogérant d'une boutique de déguisement, Grégory Quest a vécu le reconfinement intervenu à l'avant-veille d'Halloween "comme une catastrophe nucléaire".

"Je me suis retrouvé avec 150.000 euros d'invendus sur les bras". Il est pourtant lui aussi sceptique quant à la vente sur rendez-vous dans sa boutique de 300 mètres carrés. "C'est un peu comme demander à un hypermarché de n'autoriser les clients que 50 par 50."

M. Quest est prêt à rester rideau baissé jusqu'en décembre s'il le faut mais "à condition que les bailleurs, les assureurs et les fournisseurs prennent leur part".

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