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Au Karabakh, soigner en sous-sol, jusqu'à la victoire

France-Monde. Dans les sous-sol d'un hôpital du Nagorny Karabakh, le regard vide, les traits tirés, un jeune soldat à la main bandée se laisse enlever la veste par des infirmières. Plus loin, un autre est allongé sur un lit, le pied serré dans un bandage maculé de sang.

Au Karabakh, soigner en sous-sol, jusqu'à la victoire
Un soldat arménien blessé est traité dans le sous-sol d'un centre médical près de Stepanakert le 14 octobre 2020 - ARIS MESSINIS [AFP]

Dans le coin d'un couloir, des paires de rangers poussiéreuses sont rassemblées là, les unes contre et sur les autres. A côté, des infirmières posent en tas sur le sol des treillis sales, certains avec des traces de sang.

Le front n'est pas loin. Les combats y font rage depuis le 27 septembre entre troupes azerbaïdjanaises et combattants séparatistes arméniens.

"Dès le premier jour de la guerre, je suis venu ici pour aider nos citoyens et nos soldats... Pour faire mon travail", raconte à l'AFP mercredi le docteur Ara Aïvazian, 42 ans, qui demande à ce qu'on ne révèle pas l'emplacement de l'hôpital où il exerce.

Ici, aussi bien les civils que les militaires du Karabakh, blessés au front ou dans les bombardements, sont soignés, explique le médecin, bandana coloré sur la tête, motivé à l'idée de sauver des vie car "chaque vie d'un citoyen arménien a de la valeur".

"Aujourd'hui ? Je n'ai pas compté", répond-il à la question de savoir le nombre d'opérations effectuées.

"C'est chaque jour différent. Nous avons des jours avec très peu de blessés. Nous avons des jours où il y a une file d'attente pour la salle d'opérations (...) Hier (mardi) ça a été un jour très difficile, toute la journée nous étions" au bloc opératoire, dit-il.

"Cela dépend où ils (les forces azerbaïdjanaises) frappent et combien de fois ils frappent. Parfois ils ciblent les citoyens innocents, les enfants, les adultes... Et quand ils frappent les maisons de ces gens, les familles entières viennent à notre hôpital", ajoute-il.

Dans les couloirs des sous-sols éclairés aux néons, dont l'entrée est gardée par des militaires armés en uniformes, des infirmières se réconfortent, une autre s'isole et se tient la tête dans les mains, le visage tourné vers le sol, comme épuisée nerveusement.

A quel prix ?

"Tout ce que nous avons vu ces derniers jours a de quoi nous rendre fous, nous ne pouvons pas continuer comme ça… Mais s'il vous plaît, restez aux côtés de nos soldats, aux côtés de notre peuple", implore les yeux rougis, au bord de larmes, Nouneh Ohanian, une femme médecin de 49 ans.

"Parfois des soldats arrivent ici et nous encouragent, beaucoup de soldats blessés nous encouragent, en disant que nous allons gagner. Mais quand la victoire va-t-elle arriver, et à quel prix ? Nous ne savons pas", s'interroge-t-elle.

Les combats ont fait plus de 620 morts depuis fin septembre, selon des bilans partiels qui pourraient être bien plus lourds, l'Azerbaïdjan ne communiquant pas les décès parmi ses troupes. Le nombre des blessés n'est pas connu.

Pour le docteur Ara Aïvazian, travailler sous les bombardements "au début c'était problématique", mais maintenant, avec l'expérience ils savent déterminer au son des explosions le type d'armes et la distance.

"Vous voyez", montre-t-il, "tout autour d'ici, ce sont des frappes de (roquettes) Grad, Smertch, des très gros trous de frappes aériennes de missiles. C'est presque habituel".

Lui, n'a en tout cas aucune intention de partir malgré le danger. "Je resterai jusqu'à ce que nous gagnons. Jusqu'au dernier soldat et au dernier citoyen qui aura besoin d'aide".

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