L'un des policiers de Rouen révoqués après avoir été mis en cause pour des propos racistes tenus dans un groupe de discussion WhatsApp a contesté jeudi 8 octobre, devant le tribunal administratif, cette décision, son avocat réfutant tout "caractère raciste" ou "volonté haineuse" de son client.
"La pire des sanctions à l'encontre d'un fonctionnaire"
Trois gardiens de la paix ont été révoqués le 11 septembre, notamment pour "manquement au devoir d'exemplarité par un comportement indigne des fonctions", avait indiqué la Direction générale de la police nationale (DGPN). L'affaire avait démarré avec le dépôt de plainte en décembre 2019 d'un policier noir, affecté à l'Unité d'assistance administrative et judiciaire, contre six de ses collègues de Rouen après avoir découvert qu'il était la cible de propos racistes.
"La décision de révocation est la pire des sanctions à l'encontre d'un fonctionnaire. Qu'on mette mon client dans le même panier que les autres pour justifier une révocation, je ne peux pas l'entendre. À aucun moment les propos que l'on reproche à mon client ne peuvent justifier une révocation. Ils peuvent justifier un blâme", a soutenu lors de l'audience Me Hervé Suxe, avocat du policier qui n'était pas présent à l'audience.
Selon l'avocat, seules quelques phrases sur l'ensemble des échanges sont reprochées à son client : "L'humanité a fait son choix, les blacks c'est le futur", "C'est du travail de noir", "Avec un blanc, c'est autre chose".
Aucune volonté discriminatoire, selon son avocat
"Mon client s'est excusé, il a accepté une mutation", a argué Me Suxe, soulevant les répercussions sur la vie personnelle de son client : séparé de sa compagne, il a été muté dans le Nord et "n'a pas de rémunération aujourd'hui, alors qu'il a la charge intégrale de ses trois enfants". "Les propos de mon client n'ont pas de caractère raciste et ne justifient pas la sanction", a estimé l'avocat, réfutant une "volonté discriminatoire, outrageante ou haineuse". "Effet de meute, effet de groupe, mon client va céder en faisant un mot d'humour regrettable", a plaidé son conseil.
"L'emploi du terme 'black' n'est pas une insulte raciste", a affirmé l'avocat, faisant aussi valoir que WhatsApp est une messagerie privée. "Quel manque de discernement de la part d'un policier !", a commenté le juge des référés, qui doit rendre sa décision d'ici à vendredi.
Avec AFP
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