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Attentats de 2015, l'incroyable réflexe de celui qui a pris l'arme de Coulibaly

France-Monde. "Je me suis dit +si je veux survivre, il faut que je lui saute dessus+": un employé municipal a raconté vendredi aux assises de Paris comment il avait eu le réflexe de "s'agripper" à l'arme d'Amédy Coulibaly après l'attentat contre une policière à Montrouge.

Attentats de 2015, l'incroyable réflexe de celui qui a pris l'arme de Coulibaly
La cour au Tribunal de Paris lors du procès des attentats de janvier 2015, le 16 septembre 2020 - Benoit PEYRUCQ [AFP]

Le 8 janvier 2015, au lendemain de l'attaque contre Charlie Hebdo, Laurent, alors chef d'équipe du service propreté de la ville de Montrouge (Hauts-de-Seine), est appelé au petit matin sur un banal accident de circulation quand il remarque un homme vêtu d'une doudoune identique à la sienne se "coller" à lui. Cet homme, il ne le sait pas encore, est Amédy Coulibaly.

"Il a sorti son arme de guerre et il a tiré immédiatement", se remémore Laurent d'un ton assuré devant la cour d'assises spéciale, qui juge 14 personnes accusées de soutien logistique aux frères Saïd et Chérif Kouachi et à Amédy Coulibaly.

Il est 08H04. Clarissa Jean-Philippe, policière municipale de 26 ans, s'effondre après qu'une balle lui a traversé la gorge. Un collègue de Laurent est grièvement blessé au visage.

Laurent est à ce moment-là "focalisé sur le bout du canon, il y avait des étincelles. Ca faisait factice. J'ai tapé sur le canon de l'arme en lui disant: +mais t'es con ou quoi, avec ce qui s'est passé hier, de faire des blagues comme ça+", témoigne le quadragénaire.

Mimant la scène à la barre, il explique que "devenu fou" après avoir vu la "tête explosée" de son collègue, il a "agrippé" le fusil d'assaut de Coulibaly. "Ma dernière pensée a été +si je lui tourne le dos et que je pars, il a la distance suffisante pour m'abattre+. Donc ma seule chance, c'est de lui rentrer dedans".

"Tu veux jouer, tu vas crever"

L'altercation est "violente". "Il m'a fait tomber sur un pare-choc de voiture, je l'ai poussé contre une grille. On a fait quelques mètres ensemble", raconte Laurent. Dans la bagarre, il arrachera même la cagoule du tueur, retrouvée sur les lieux par les enquêteurs qui identifieront formellement Coulibaly grâce à son ADN.

A genoux devant le jihadiste "surarmé" et "déterminé", Laurent reste toujours agrippé à l'arme. "Il m'a dit: +Tu veux jouer, tu vas crever+. En tenant une main sur la kalachnikov, il a plongé l'autre main dans la doudoune et sorti un pistolet automatique. Il n'arrivait pas à se débarrasser de moi, ça l'énervait", poursuit-il.

Mais Coulibaly ne le "finit pas". Au contraire, il "fait demi-tour" et repart "en courant".

"L'une des hypothèses", rappelle l'avocat général, "c'est que l'arme s'est enrayée et qu'il n'a pas pu tirer". "Oui, je doute qu'il a eu de la compassion", lui répond Laurent.

Après ce face-à-face "surréaliste" avec Amédy Coulibaly, il voit "Clarissa inerte à terre" et son collègue "debout" qui "pissait le sang". "J'ai dû faire un choix, je suis allé vers celui qui était debout" afin de lui porter secours, confie-t-il.

Originaire de la Martinique, Clarissa Jean-Philippe "croquait la vie à pleines dents" et avait pour rêve de "passer le concours de la police nationale", ont raconté ses proches. "C'était une fille extraordinaire, elle adorait son travail", a déclaré son ex-collègue qui, seulement muni d'un tonfa et de menottes, a tenté de poursuivre Amédy Coulibaly ce matin-là.

Pour Laurent, il est "clair depuis le départ" que ce n'est pas la policière municipale qui était visée, mais bien "l'école juive" située juste à côté du lieu de l'accident.

C'est l'une des zones d'ombre de l'enquête. L'ancien patron de la police judiciaire de Nanterre a évoqué jeudi une piste "intéressante" même si "rien ne permettra de le confirmer".

Laurent, lui, n'en démord pas. "C'était l'heure de rentrer en classe. Quelques minutes après, la porte était fermée. J'ai dû faire foirer son timing", fait-il valoir. "Et puis comment il aurait pu prévoir qu'il y aurait des policiers? Coulibaly, c'est pas Madame Soleil".

Le lendemain, vers 13H00, Amédy Coulibaly avait fait irruption dans la supérette Hyper Cacher, porte de Vincennes à Paris, tuant quatre hommes, tous juifs. La cour d'assises doit aborder ces faits à partir de lundi.

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