Rouen est une terre de street art. Le festival Rouen impressionnée qui se poursuit sur la rive gauche en est la preuve. Partout, des artistes s'inspirent de ce qui les entoure pour créer et embellir le quotidien, quand le béton le rend trop morose. Nicolas Soulabail, alias InkOj, est artiste plasticien et architecte d'intérieur. Ses peintures sur les trottoirs s'inspirent de l'environnement direct, que l'artiste reproduit en un motif répétitif, géométrique, et dont les couleurs rappellent celle des façades. Mais tout est parti des carreaux de ciment qui sont à l'intérieur de certains immeubles. "C'est un travail d'artisan remarquable, mais quand les portes sont fermées, on ne les voit plus." C'est comme ça qu'il a commencé à les reproduire à l'extérieur, en peinture, sur les trottoirs, "pour que les gens sachent et que ça égaye leur parcours". Un travail d'abord discret, qu'il a répété à grande échelle, cette fois avec l'autorisation de la Ville et des architectes des bâtiments de France, en déclinant son concept à la recherche d'une cohérence. Les colombages pour la rue Eau-de-Robec, des motifs de plantes inspirés des bosquets pour la terrasse du Vixen… "Je mets un point d'honneur à faire quelque chose de réfléchi." Et ça plaît.
Créer ensemble
Tout comme les portraits que Stéphane Michel, alias STM, appose sur les poubelles de la rive gauche, notamment dans la rue de Cauville. "C'est vous qui faites les portraits ?", demande à sa fenêtre une dame du quartier alors qu'il montre sa dernière œuvre, un Iggy Pop revisité. "Vous pourriez faire Victor Hugo pour moi ?", lui lance-t-elle. "Il y a une vie de quartier très animée ici, explique STM. C'est comme ça qu'est née l'idée d'embellir les poubelles, en donnant l'occasion à la personne de se révéler avec le choix de la personnalité." Karl Marx, David Bowie ou encore Nelson Mandela… Il est vrai que les riverains affichent la couleur. Le passionné, qui peint sur son temps libre, travaille à partir de photos. Il y ajoute sa touche en jouant sur les contrastes grâce à ses pochoirs qui lui permettent "d'accentuer l'expression du visage". Utiliser le mobilier urbain pour l'art, c'est aussi le projet du collectif les Bons enfants, dans la rue du même nom. Ils font partie des lauréats de l'appel à projets citoyens qui avait été lancé par la Ville. Au programme, 196 potelets dans et autour de la rue des Bons-Enfants vont être customisés par plus d'une soixantaine d'artistes simultanément, lors des journées du patrimoine. Parmi eux, Prisme, Liz Ponio, Maëva Yger ou Jérôme le Goff. "C'est né de la volonté de créer ensemble, avec les artistes et les commerçants de la rue", assure Alison Petit, la présidente de l'association. Bombes, pochoirs, collages. Encore une opportunité d'offrir une vitrine au vivier créatif de la ville aux cent clochers.
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