Pendant le confinement, les professionnels concernés - des femmes à 97% - ont "joué un rôle essentiel", notamment en continuant à apporter leurs repas, avec "beaucoup de courage et une organisation méthodique", aux personnes âgées ou handicapées, a souligné le chef de l'Etat, lors d'un déplacement à Toulon.
Pour autant, ces salariées étaient restées jusqu'à présent les "oubliées de la prime Covid", a poursuivi le président, qui a souhaité leur "rendre hommage" à travers ces primes, que financeront à parité l'Etat et les conseils départementaux.
Cette gratification, qui devrait atteindre 1.000 euros pour un salarié à temps plein, sera versée "avant Noël", a précisé M. Macron, qui dans la matinée a rendu visite, dans son deux-pièces de Toulon, à une dame de 80 ans, bénéficiaire d'un service d'aide à domicile.
"Ce sont des personnes qui sont tous les jours au domicile de nos aînés ou de nos personnes handicapées, qui font en sorte d'assurer cette présence nécessaire. Pendant le confinement, ils ont été au rendez-vous, ils ont tenu", a souligné sur LCI la ministre déléguée chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon.
Mi-juin, les fédérations de l'emploi à domicile avaient crié à l'"injustice", en s'étonnant que les professionnels du secteur soient exclus de la prime accordée aux personnels en première ligne face au coronavirus.
"Enfin un effort!"
Jusqu'à présent, le gouvernement faisait valoir que la prime relevait de la responsabilité des conseils départementaux, financeurs de l'aide à l'autonomie. Or, seules 20 à 30 de ces collectivités, sur 101, avaient accepté pour le moment de verser une telle prime, selon les fédérations du secteur.
L'Etat a finalement trouvé un accord avec l'Assemblée des départements de France (ADF), afin de les "encourager fortement" à entrer dans cette démarche, a précisé l'ADF dans un communiqué. Pour ce faire, il va "mettre sur la table ce qui manquait parfois aux départements pour verser cette prime tout à fait légitime", a expliqué Mme Bourguignon.
L'aide du gouvernement sera "mobilisable en contrepartie d'un effort financier au moins égal des collectivités", et pourra également être versée aux départements qui se sont déjà engagés dans la démarche, a encore précisé l'ADF.
"Enfin, l'Etat fait un effort et reconnaît que ces salariés méritent la reconnaissance de la Nation", s'est réjoui auprès de l'AFP le président de la fédération privée Fédésap - qui représente quelque 70.000 des 320.000 salariés du secteur. "Alors que nous devions nous battre pour que les départements payent, c'est une belle victoire", a ajouté Amir Reza-Tofighi.
"Nous attendions cette reconnaissance, donc nous sommes satisfaits", a renchéri Thierry d'Aboville, secrétaire général de l'ADMR, premier réseau associatif de services à la personne en France. "Cette prime était un préalable, car elle vient réparer une injustice. Mais ça ne doit être qu'une étape. La question de fond reste: celle du manque d'attractivité de ce secteur, et de la nécessaire revalorisation de l'ensemble des salaires", a-t-il fait valoir.
De fait, dans ce secteur de l'accompagnement à domicile, "il y a des postes non pourvus, parce que ce sont des métiers difficiles" et que "les rémunérations ne sont pas au rendez-vous", a reconnu Emmanuel Macron. La question, a-t-il souligné, sera abordée dans la future loi "Autonomie", attendue d'ici la fin de l'année: il s'agira de "mieux reconnaître les métiers, mieux valoriser les carrières, mieux rémunérer" et ainsi "bâtir l'attractivité de ces filières", a assuré le président.
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