En ce moment

En mal de films et de public, le ciné veut y croire malgré tout

"C'est plus dur qu'on imaginait": un mois après leur réouverture, sans blockbusters et avec des salles vides aux deux tiers, les cinémas ont trois fois moins de spectateurs mais veulent y croire malgré tout.

En mal de films et de public, le ciné veut y croire malgré tout
A l'entrée d'un cinéma à Paris, le 22 juin 2020 - THOMAS COEX [AFP/Archives]

Avec une fréquentation qui pourrait dépasser mercredi la barre du million de spectateurs hebdomadaire, Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), espère franchir "un cap considérable", bien qu'il reste insuffisant : c'est trois fois moins qu'en temps normal.

Au Cinémascop Mégarama de Garat, en Charente, comme dans des centaines de cinémas en France, l'exploitante Aurélie Delage fait la grimace. "Je ne regarde plus les chiffres" mais "il ne faudrait pas que ça dure", explique cette responsable, qui ne rentre plus dans ses frais.

"Les gens ont été à l'intérieur pendant le confinement, ils veulent être à l'air libre, au bar ou au restaurant, d'autant qu'il fait beau", constate-t-elle.

L'été 2019 et ses foules de familles venues voir Le Roi Lion, sont un lointain souvenir. Comme d'autres, Mme Delage a même réfléchi à refermer, mais se raccrochant à une fréquentation qui frémit de semaine en semaine, elle évacue l'idée : "ce serait catastrophique, le public a besoin de repères".

Comme dans le reste de la France, le cinéma de Garat manque de "locomotives", des grosses sorties, américaines le plus souvent, susceptibles de drainer les foules.

"Les salles, au niveau européen, souhaitent que les studios américains dérogent au système des sorties mondiales", et sortent leurs blockbusters "dès l'été" sur le Vieux continent, sans attendre la réouverture des salles de l'autre côté de l'Atlantique, explique M. Sebbag. Seront-elles entendues ? "C'est un espoir, une demande...", ajoute-t-il.

En attendant, les exploitants ont appris cette semaine le report sine die d'un film qu'ils attendent comme le Messie, le dernier Christopher Nolan, "Tenet", programmé d'abord en juillet, puis pour le 12 août.

"Redonner envie"

Dans ce contexte, il faut sauver les salles, "coeur du réacteur" sans lesquelles "l'ensemble du secteur du cinéma souffrirait", plaide M. Sebbag, et il "faut mettre en place des dispositifs qui permettent d'attendre".

Le syndicat des cinémas d'art et d'essai en a également appelé au gouvernement, réclamant "des mesures fortes et urgentes".

Maigre consolation, au vu de la fréquentation, le protocole sanitaire, qui impose de n'occuper qu'un fauteuil sur deux, ne pose finalement pas problème. D'autant que le masque peut être retiré pendant le film, une fois installé, souligne M. Sebbag.

De petites salles associatives, sans coûts fixes importants, comme l'historique cinéma Eden de la Ciotat (Bouches-du-Rhône) où fut projeté le premier film des Frères Lumière, espèrent tirer leur épingle du jeu : "Il n'y a pas beaucoup de public, mais je suis reparti pour un siècle !", s'enthousiasme son président Michel Cornille, qui a retrouvé ses fidèles cinéphiles.

Quant aux films qui ont fait le pari de sortir malgré tout, certains peuvent espérer une carrière honorable, sur des écrans moins encombrés que d'habitude. "Tout simplement noir", comédie de Jean-Pascal Zadi qui dynamite les stéréotypes raciaux et le communautarisme, a connu un bon démarrage en juillet, avec plus de 255.000 entrées la première semaine.

"Il y a une offre qui n'est pas pléthorique en ce moment, profitons-en pour avoir de la visibilité et proposer une comédie un peu rigolote aux gens, qui les fasse voyager", déclare à l'AFP David Caviglioli, coréalisateur de "Terrible Jungle", une parodie de film d'aventure au casting alléchant, où Catherine Deneuve donne la réplique à Vincent Dedienne et Jonathan Cohen (sortie le 29 juillet).

"A la rentrée notre film aurait été noyé dans une masse de blockbusters", se rassure son coréalisateur, Hugo Benamozig.

"Il y a des gens qui vont avoir plaisir à retourner au cinéma", parie de son côté le réalisateur Mathieu Kassovitz, qui ressort "La Haine", film générationnel sur les banlieues et les violences policières, 25 ans après.

"Il y a pas mal de ressorties de films cet été pour que les gens puissent aller au cinéma et leur redonner envie", explique-t-il à l'AFP, convaincu que le public "est en demande de films".

Galerie photos

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
GARAGE / GARDE-MEUBLE
GARAGE / GARDE-MEUBLE Allemans-du-Dropt (47800) 1€ Découvrir
Grand T1  avec place de parking à St Ferjeux
Grand T1 avec place de parking à St Ferjeux Besançon (25000) 580€ Découvrir
Villa à ST PRIEST (RHONE) à vendre
Villa à ST PRIEST (RHONE) à vendre Saint-Priest (69800) 430 000€ Découvrir
Joli appartement mansardé à louer à Nice en août 2025
Joli appartement mansardé à louer à Nice en août 2025 Nice (06000) 130€ Découvrir
Automobile
4x4 haut de gamme
4x4 haut de gamme Andainville (80140) 21 000€ Découvrir
MERCEDES GLA 200 CDI
MERCEDES GLA 200 CDI Hazebrouck (59190) 16 500€ Découvrir
Twingo
Twingo Saint-Quentin-la-Motte-Croix-au-Bailly (80880) 2 500€ Découvrir
Galerie  Fiat Panda
Galerie Fiat Panda Quantilly (18110) 150€ Découvrir
Bonnes affaires
Pergola verrière - T.B.E.
Pergola verrière - T.B.E. Brignais (69530) 1 200€ Découvrir
IPHONE 13 PRO MAX 512GB
IPHONE 13 PRO MAX 512GB Paris (75001) 150€ Découvrir
barre de son DENON
barre de son DENON Vernon (27200) 100€ Découvrir
ordi portable ACER Neuf
ordi portable ACER Neuf Vernon (27200) 500€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Tendance Session
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
En mal de films et de public, le ciné veut y croire malgré tout