Depuis le pic de l'épidémie de Covid-19, les "Mardis de la colère" se renouvellent de semaine en semaine, alors que le Ségur de la Santé - grande concertation - touche désormais à sa fin. Le personnel soignant espère davantage de moyens pour le secteur de la santé. Mais sans se faire aucune illusion.
Le Ministre de la santé Olivier Véran a annoncé une enveloppe de six milliards d'euros pour des revalorisations salariales, des primes, sans que rien ne soit encore bien défini dans le détail. Comme cela ne suffisait pas à calmer les esprits, 300 millions d'euros vont être débloqués pour les seuls médecins hospitaliers. Mais pour les personnels, "ça ne suffit pas". C'est ce qu'ils ont dit mardi 30 juin lors d'un rassemblement au centre hospitalier Marguerite-de-Lorraine, à Mortagne-au-Perche."
"Tous les soignants n'auront pas le droit à la prime Covid"
C'est la première mobilisation de la CGT dans cet hôpital, avec seulement une cinquantaine de manifestants. Peu de personnels et beaucoup de syndiqués, drapeaux en main, qui ont dénoncé un "déni de grève, la direction n'ayant pas affiché les habituels tableaux où les personnels s'inscrivent préalablement à tout arrêt de travail". La direction s'est engagée à vérifier ce qui a pu se passer et à recevoir le syndicat…
Sur le fond, l'hôpital Marguerite-de-Lorraine, avec ses 400 agents, est un petit hôpital rural de 3e ligne mais est quand même considéré comme un "cluster" pendant l'épidémie, "avec un manque de protections pour faire face à la situation", expliquent les membres du personnel. "Nous avions des malades du Covid dans les différents services et du coup des personnels qui ont été contaminés. Les services de médecine et de SSR ont dû fermer du fait de la propagation assez invraisemblable pour un établissement de 3e ligne. Des patients ont dû être transférés à Bagnoles-de-l'Orne, à Flers... Mais tous les soignants n'auront pas le droit à la prime Covid, y compris dans les services qui ont été réaffectés pendant la crise pour prendre soin de patients qui devaient être sains, mais qui au final se sont révélés porteurs du Covid".
L'hôpital abrite aussi un Ehpad. "Des résidents sont décédés du Covid", confirme une soignante. Il manque des personnels dans l'établissement, mais il est particulièrement compliqué d'y recruter, par manque d'attractivité. "On ne veut pas de prime, on veut une revalorisation, on veut du personnel, on veut des moyens pour travailler", explique par exemple Noémie, qui travaille dans cet hôpital. "Salaires minables pour métiers indispensables", peut-on lire sur une affiche des manifestants. Tout est dit. Après quelques prises de parole, les manifestants ont sillonné les rues de la ville.
Ecoutez ici le témoignage de Noémie :
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.