Dans une campagne municipale perturbée par la crise du Covid-19 et marquée par le retrait surprise de Jean-Louis Louvel (Rouen autrement), Jean-François Bures, 53 ans se retrouve comme seul représentant de la droite et du centre au second tour.
Comment vivez-vous cette campagne, surréaliste avec la crise sanitaire et le retrait surprise de Jean-Louis Louvel ?
J'ai été déçu de voir la participation très faible le 15 mars (38 %, NDLR), puis cette interruption brutale deux jours après, qui ne permettait pas de faire le second tour. Ensuite, on a été dans la peur pour la santé des Français et la campagne est passée complètement au second plan. Ensuite, on a appris que le second tour serait le 28 juin. Moi, je pense que le 15 mars n'était pas une bonne date. Le 28 juin, c'est pareil. On sort du confinement. Les Rouennais ont d'autres préoccupations, entre la reprise du travail, le chômage partiel pour certains, la peur aussi d'une seconde vague… Ce sera compliqué de remettre les enjeux municipaux au cœur des préoccupations.
Vous aviez à faire la fusion entre trois listes. Ça n'a finalement pas été possible avec des candidats de Rouen autrement…
L'alliance avec Marine Caron était naturelle. Après, j'ai dit que je ne voulais pas subir la pression et le soutien des partis politiques. J'ai dit que je prendrais des talents de Rouen autrement. Jean-Louis Louvel m'a conseillé quelques personnes. Les discussions se sont bien passées, jusqu'à ce que des ego surdimensionnés, voire pathologiques, aient torpillé cet accord.
J'avais évidemment ouvert la porte. Certains ont dit que j'étais dans un esprit de vengeance. Absolument pas ! Je pensais que ce grand rassemblement avait du sens…
Êtes-vous blessé par ce jeu des alliances et des trahisons en politique ?
Ça blesse. Quand on a des convictions, ça permet d'encaisser. Ce sont des déceptions humaines, parfois difficiles… Mais je voulais porter des idées pour Rouen avec de la sincérité.
La fusion avec la liste de Marine Caron était plus évidente, dites-vous. Qu'a-t-elle apporté à votre programme ?
J'avais précisé que j'ouvrais la liste, mais aussi le projet. Marine Caron a travaillé avec un accent particulier sur la proximité qui est intéressant. On s'est demandé comment redonner de l'oxygène à la démocratie locale, ce qui est plutôt un marqueur de gauche. L'enrichissement de la liste de Marine Caron, c'est vraiment ça : compléter encore l'envie d'un lien très fort, entre l'équipe qui va sortir des urnes et les Rouennais.
Qu'a changé la crise sanitaire dans cette campagne et vos propositions ?
Ça remet le sujet du développement économique au cœur de la campagne. Le maire de Rouen va devoir se mobiliser avec ses partenaires. Pas seulement la Métropole, mais aussi le Département et la Région : une sorte de force opérationnelle, avec en plus Seine-Maritime Attractivité et les chambres de commerces et d'artisanat. Ça permet d'avoir un pack solide pour travailler sur les enjeux économiques.
Autre sujet, le contournement est. Je le soutiens, comme Marine Caron, comme Jean-Louis Louvel, ce qui n'est pas la même chose dans le bloc de gauche, avec Nicolas Mayer-Rossignol qui a changé d'avis sur le sujet. Quand on sait quels sont les enjeux, en particulier portuaires autour du projet, il ne faut pas d'un maire qui y soit opposé, ce qui permettrait au gouvernement de se désengager. Le message serait très mauvais.
Sur la forme, comment faire campagne dans le contexte actuel ?
La dynamique de campagne est rompue. Il faut essayer d'intéresser, sans les leviers habituels. Pas de réunion publique, pas de distribution sur les marchés… Il reste donc les réseaux sociaux, mais on ne touche pas tout le monde. La profession de foi va être importante et puis on fera du boîtage.
Quel regard portez-vous sur votre adversaire et la fusion entre sa liste Fiers de Rouen et celle des écologistes Réenchantons Rouen ?
C'est vraiment très politicien. On négocie pour un pourcentage de places sur une liste entre des gens qui ne s'aiment pas et sont contraints de travailler ensemble. J'ai déjà vu ça, puisque je l'ai connu dans l'opposition municipale pendant six ans. Ça va bloquer des dossiers. C'est politicien, très daté et ça n'envoie pas une bonne image de la politique. C'est ce que j'ai refusé, à savoir de négocier avec des partis politiques. Ce que je propose avec Marine Caron, c'est de renverser la table et que les Rouennais soient aussi libre que les candidats de la liste Au cœur de Rouen.
Interview complète sur tendanceouest.com
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.