Alençon. Ségur de la Santé : des rubans multicolores en soutien aux soignants

Après les applaudissements tous les soirs à 20 heures, vient le temps de la couleur pour soutenir les soignants. C'est ainsi que, le mardi 26 mai, des rubans de tissu de couleur ont été accrochés à l'entrée du Centre hospitalier d'Alençon.

"Rien n'a changé"

Alors que le Ségur de la santé a été lancé le lundi 25 mai après-midi par le Premier ministre Édouard Philippe, dès le mardi 26 mai, à l'appel du syndicat CGT, une petite centaine de personnes s'est regroupée à l'entrée de l'hôpital d'Alençon pour "que le jour d'après ne soit pas un retour à l'anormal", avec son manque chronique de personnel et ses fermetures de lits, où l'économie prime sur le soin, où les soignants n'ont pas assez de surblouses pour travailler en sécurité. Par exemple Anastasia, infirmière aux urgences, explique que "rien n'a changé, il y a toujours des patients sur des brancards dans le couloir". Certes, le Ségur de la santé ne fait que débuter, mais elle n'affiche pas un optimisme béat.

Mélanie est infirmière au Centre psychothérapique de l'Orne depuis 12 ans : "La situation ne s'est pas vraiment améliorée ! Manque de personnel, manque de moyens. Mais j'y crois, sinon je ne serais pas là." Elle espère "un nouveau départ pour l'hôpital, pour pouvoir vivre avec son salaire de soignante".

"Le jour d'après, je voudrais…"

Les manifestants ont accroché des rubans de tissu multicolore sur des grilles, mais aussi des papiers, multicolores eux aussi, avec des revendications qui répondent au début de la phrase "Le jour d'après, je voudrais…" Parmi les réponses : …"plus de moyens pour les soignants", "des salaires", "pas des médailles en chocolat", "augmenter le recrutement des personnels", "des effectifs en nombre", "une reconnaissance à la hauteur de notre travail".

À l'entrée de l'hôpital d'Alençon, des soignantes accrochent leurs revendications dans le cadre du Ségur de la Santé.

Pierre est venu. Il n'est pas agent hospitalier, mais sa fille y travaille. Et puis, il est passé par les urgences du Centre hospitalier alençonnais : "Il y avait 20 mètres de queue, les gens s'énervaient", témoigne-t-il. Lui, espère qu'autour de la table de ce Ségur de la santé, "il n'y aura pas que des premiers de la classe, il faut qu'il y ait aussi des soignants, qu'on aille les chercher dans les services d'urgence ou ailleurs dans l'hôpital".

La population d'Alençon est invitée, dans les jours et les semaines qui viennent, à venir compléter ces accrochages à l'entrée de son hôpital. La CGT va multiplier ce type de rassemblement, hebdomadairement, des "mardis de la colère". Les prochains rendez-vous sont déjà fixés. Ce sera le 2 juin à L'Aigle, le 9 juin à Sées.