Débuts de déconfinement sans incident dans les transports d'Ile-de-France

"Les Franciliens ont fait preuve de civisme et d'autodiscipline pour cette première journée, qui s'est déroulée dans de bonnes conditions, avec seulement quelques incidents ponctuels et limités", a résumé Valérie Pécresse, la présidente d'Ile-de-France Mobilités.

Aucun incident majeur n'avait été constaté sur le réseau francilien à 19H00, tant à la RATP qu'à la SNCF.

Le principal problème a concerné l'emblématique ligne 13 du métro, pour cause d'infiltrations d'eau dues aux fortes précipitations de la nuit.

"On a eu quatre problèmes sur la 13. Nos équipes de maintenance ont été très réactives sur le terrain, et à 06H15 on ouvrait", un quart d'heure après l'heure prévue, a expliqué la PDG de la RATP Catherine Guillouard. "Les 15 minutes qu'on a eues de retard pour l'ouverture ont fait qu'il y a eu un peu de monde qui est arrivé, mais on ne pouvait pas aller plus vite que ça, on avait juste le réseau qui était en partie inondé".

A Châtelet-Les Halles, l'affluence était à 06H00 quasiment celle des jours d'avant le confinement, a constaté une journaliste de l'AFP. Les RER A et B arrivaient bien remplis, tandis qu'une voix douce venue des haut-parleurs demandait, en vain, de garder "un mètre de distance".

Mais la situation s'est rapidement stabilisée.

La compagnie publique, qui a fermé 60 stations du métro parisien, estimait la fréquentation lundi matin à 15% à 20% de la moyenne, contre 4% pendant le confinement.

La SNCF a fait le même constat, le PDG de SNCF Voyageurs (la branche qui fait rouler les trains) Christophe Fanichet louant "une première heure de pointe maîtrisée ce matin".

Attestation dès mercredi

Certains RER B et D étaient (trop) chargés au début du service, mais "plus de 97% de nos trains de ce matin avaient une affluence faible ou très faible", a précisé un porte-parole.

"Il semble qu'une partie des voyageurs aient bien intégré nos messages sur la nécessité d'éviter les heures de pointe et se soient levés plus tôt que d'habitude, d'où une fréquentation plus forte qu'attendu sur les premiers trains. Nous allons en tirer les leçons évidemment dès demain (mardi) matin", a-t-il ajouté.

Les trains de banlieue de la SNCF ont transporté un petit tiers de la moyenne à la pointe du matin, selon lui.

Le reste de la journée jusqu'à la pointe du soir s'est bien passé, ont précisé plus tard RATP et SNCF.

Valérie Pécresse a demandé plus de RER B et D passant Gare du Nord entre 06H00 et 06H30, "et aux forces de police aidant au filtrage en gare d'être présentes dès 06H00 notamment sur la ligne 13 et les RER B et D".

Les exploitants craignaient un afflux de voyageurs avec la fin du confinement, d'autant que le service n'est encore assuré qu'à 75% à la RATP et à 60% pour les trains de banlieue de la SNCF, car l'obligation du respect des règles de distanciation réduit la capacité d'environ 80%.

"On s'était tellement préparés au pire que c'est une bonne nouvelle que ça se soit bien passé", a relevé un responsable du secteur.

"Dans l'ensemble, le trafic en Ile-de-France aujourd'hui ressemble à celui du 5 décembre, premier jour de grève", a constaté l'association d'usagers Plus de Trains: "Peu de monde dans les métros/trains et sur les routes, sauf cas localisés".

"Mais en décembre, ça n'avait pas duré: tout était surchargé quelques jours après. Là, il faut que ça dure", alors que boutiques et écoles doivent rouvrir progressivement, a-t-elle tweeté.

"On pense que le trafic va remonter au fil des jours", a confirmé le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari. "On va rester très, très mobilisés, très prudents, très attentifs (...) et on va essayer de faire évoluer le dispositif."

En Ile-de-France, il faudra à partir de mercredi être muni d'une attestation de son employeur, ou avoir "un motif impérieux" de se déplacer, pour prendre les transports en commun en semaine entre 06H30 et 09H30 puis entre 16H00 et 19H00.

La RATP comme la SNCF constatent que le port obligatoire du masque dans les transports publics est largement respecté, la SNCF estimant que 95% des voyageurs en sont dotés.

"Un motif de satisfaction indéniable", selon M. Djebbari.