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Nulle part où aller: le bidonville indien de Dharavi au piège du coronavirus

Au milieu des égouts bouchés et des décharges débordant d'ordures, les habitants du bidonville indien de Dharavi, l'un des plus grands d'Asie, redoutent la pandémie de coronavirus. Mais ils n'ont nulle part ailleurs où aller.

Nulle part où aller: le bidonville indien de Dharavi au piège du coronavirus
INDRANIL MUKHERJEE [AFP]

Près d'un million de personnes vivent dans la promiscuité le long des allées étroites de ce bidonville de Bombay, rendu célèbre par le film "Slumdog Millionnaire". Nombre d'entre elles travaillent comme employés de maison ou gardes de sécurité dans des quartiers plus riches de la capitale économique indienne.

Des conditions qui font de ce quartier de bicoques et petits appartements un lieu de propagation idéal pour l'épidémie de coronavirus. Dharavi compte déjà cinq cas confirmés de Covid-19, qui y a fait deux morts.

"Que pouvons-nous faire ? Nous nettoyons nos maisons en restant enfermés à l'intérieur", constate Abdul Kadir, un employé d'une épicerie, en regardant des employés municipaux désinfecter le bidonville par fumigation.

"Nous essayons de rester en sécurité à l'intérieur de chez nous", ajoute cet homme de 48 ans.

Le gouvernement indien a décrété le 25 mars un confinement national de trois semaines, donnant un coup d'arrêt à la vie du pays de 1,3 milliard d'habitants. Les autorités recommandent aussi aux Indiens de maintenir une distance sociale pour se protéger du virus.

Mais à Dharavi, impossible de respecter le principe de distanciation sociale et les conditions sanitaires sont déplorables. La densité de population y est estimée à 270.000 personnes par kilomètre carré, selon le Forum économique mondial.

Personne "ne veut vivre dans des conditions dangereuses où 80 personnes doivent partager des toilettes le matin", déclare Vinod Shetty, directeur de la fondation ACORN.

Mais "la survie à Dharavi repose sur la capacité à vivre dans la promiscuité. Si tout le monde demandait deux mètres d'écart, nous aurions besoin d'une zone faisant trois fois la taille de Dharavi", explique-t-il.

Peur d'une "énorme crise"

Les autorités de Bombay espèrent que créer des "zones d'endiguement" dans le bidonville permettra de limiter la propagation du virus. La police a érigé des barricades autour des poches liées aux cas déjà découverts: personne n'y rentre, personne n'en sort.

L'un des morts locaux était un agent d'entretien de la municipalité qui vivait ailleurs dans la ville mais travaillait dans le bidonville.

Les officiels ont aussi reconverti un stade pour en faire un lieu de quarantaine doté de 300 lits. Ils ont également réquisitionné un hôpital privé du voisinage pour traiter les patients du Covid-19.

"Nous nous préparons en avance et anticipons une énorme crise" si le virus se propage dans Dharavi, dit Kiran Dighavkar, un responsable de la municipalité de Bombay.

Dans leur travail d'enquête pour déterminer les personnes avec lesquelles un malade a été contact, les responsables municipaux se heurtent souvent à la défiance des habitants.

"Des personnes mal informées ont peur de révéler qui elles ont rencontrées par peur d'être ostracisées. Nous essayons de les mettre en confiance pour établir leur chaîne de contacts", indique M. Dighavkar.

Mais bien des résidents de Dharavi craignent que ces efforts insuffisants et trop tardifs. "Si les cas commencent à augmenter, ils vont augmenter en grand nombre", redoute Anil Sharma, qui travaille comme garde de sécurité.

Alors que des gens émergent de leur domicile pour acheter des légumes et du lait, et qu'un homme se fait même raser dans la rue, Anil Sharma confie l'angoisse que lui cause désormais la vue d'attroupements - même plus petits que d'habitude.

"J'ai très peur", confie-t-il.

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