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Coronavirus: dans un monde replié, quelle place pour la "coopération internationale"?

Dans un monde replié sur lui-même sous les assauts du Covid-19, l'Assemblée générale de l'ONU a approuvé jeudi soir une résolution appelant à la "coopération internationale", un sursaut qui survient sur fond d'incapacité du Conseil de sécurité à s'unifier.

Coronavirus: dans un monde replié, quelle place pour la "coopération internationale"?
Le logo des Nations Unis en septembre 2019 à New York - Angela Weiss [AFP/Archives]

Initiative de six pays (Suisse, Indonésie, Singapour, Norvège, Liechtenstein et Ghana), le texte a été adopté par consensus en dépit d'une tentative de la Russie de le court-circuiter avec un projet rival incluant une demande de levée de sanctions internationales.

Fait exceptionnel: le texte a bénéficié au total de 188 Etats parrains --dont les Etats-Unis et la Chine--, un chiffre impressionnant qui représente un camouflet pour Moscou.

Sur les 193 membres de l'ONU, cinq pays ont fait défaut dans ce co-parrainage. Outre la Russie, quatre Etats ayant soutenu son texte concurrent: la Centrafrique où Moscou développe son empreinte ces dernières années, Cuba, le Nicaragua et le Venezuela, alliés traditionnels des Russes.

Avec l'appui de Washington, la résolution fait l'éloge du "multilatéralisme" combattu par le président américain Donald Trump, insiste sur le rôle central de l'ONU dans la crise sanitaire et économique qui est devenue mondiale et dénonce "toute forme de discrimination, racisme et xénophobie dans la réponse à la pandémie".

Les résolutions adoptées par l'Assemblée générale ne sont pas contraignantes. Mais la portée politique de celle-ci est notable et tranche avec l'individualisme qui prévaut jusqu'à présent dans la riposte des Etats face au Covid-19.

"Cette pandémie révèle autant qu'elle l'accélère le mouvement qui était déjà à l'oeuvre", affirme à l'AFP un ambassadeur sous couvert d'anonymat. Et de préciser: "retour à la compétition des Etats, renforcement des forces populistes, renversement progressif du rapport de force sino-américain, et in fine questionnement existentiel sur l'ordre multilatéral issu de la Seconde Guerre mondiale, à commencer par les Nations Unies".

"Sauver des vies"

Pour le secrétaire général Antonio Guterres, la pandémie de Covid-19 est la "pire crise mondiale" depuis la Seconde Guerre mondiale et la création il y a 75 ans sur ses cendres de l'ONU.

La réponse ne peut passer que "par la solidarité et le rassemblement de tous en abandonnant les jeux politiques et en comprenant que l'humanité est en jeu", a-t-il plaidé cette semaine, après avoir brandi le risque de "millions" de morts.

Le 23 mars, il avait lancé un appel à un "cessez-le-feu immédiat et mondial" dans les pays en conflit pour aider à lutter contre la pandémie. Cette supplique a été relayée par une pétition sur internet qui a obtenu jeudi, après seulement quatre jours d'existence, plus d'un million de signatures individuelles.

Jusqu'à présent cependant, peu de combats ont cessé.

"Malheureusement les hostilités se poursuivent dans la plupart des zones où nous nous trouvons", relate ainsi Laetitia Courtois, représentante auprès de l'ONU du Comité de la Croix-Rouge internationale (CICR).

Au Conseil de sécurité, silencieux depuis le début de la crise, les divisions perdurent entre ses cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) pour aboutir à une résolution visant à soutenir l'appel d'Antonio Guterres.

Sans résultat concret jusqu'à présent, au grand dam des dix membres non permanents de plus en plus exaspérés.

Etats-Unis et Chine s'affrontent sur l'identification de l'origine chinoise du virus que Washington veut souligner. Pékin et Moscou, détenteurs du droit de veto, sont par ailleurs réticents à voir le Conseil de sécurité, chargé de paix et de sécurité dans le monde, se saisir d'un dossier jusqu'à présent essentiellement sanitaire et économique.

"Le Conseil a manqué une occasion d'être pertinent --d'une manière qui aurait pu sauver des vies-- pendant les premiers stades de la pandémie", déplore Stephen Pomper du centre de réflexion International Crisis Group et ancien responsable pour les Affaires multilatérales de l'administration de Barack Obama.

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