En ce moment : Ceux qu'on etait - Pierre GARNIER Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Au pied de l'Everest, le coronavirus met les sherpas au chômage

À cette période de l'année, Khumjung devrait grouiller d'alpinistes cheminant vers l'Everest. Mais avec la fermerture de la montagne en raison de la pandémie de coronavirus, la bourgade himalayenne est vide et les sherpas népalais ont perdu leur gagne-pain.

Au pied de l'Everest, le coronavirus met les sherpas au chômage
Des mules sur un sentier de l'Everest, le 24 mars 2020, au Népal - PRAKASH MATHEMA [AFP]

Comme de nombreux pays, le Népal s'est coupé du reste du monde pour freiner la propagation du virus et a interdit l'accès à ses illustres sommets enneigés, au moment même où la haute saison aurait dû battre son plein.

Dans les maisons au toit de pierre de Khumjung, situé à proximité du sentier menant au camp de base de l'Everest, les cordes et piolets sont restés rangés. Les échoppes, thés et auberges, normalement utilisés par les alpinistes s'acclimatant progressivement pour la cime de 8.848m, sont déserts.

Pour les guides et porteurs sherpas, l'annulation de la haute saison de l'Everest - de début avril à fin mai - représente une catastrophe économique. Travailler pendant cette période permet de nourrir leur famille pendant tout le reste de l'année.

"Avec l'annulation de la saison, personne n'a d'emploi. Des vols (d'avions et d'hélicoptères, ndlr) aux magasins en passant par les porteurs, il n'y a aucun travail", s'inquiète Pemba Galzen Sherpa, un guide qui a gravi 14 fois l'Everest.

Le camp de base abandonné, tous les travailleurs locaux qui y étaient déjà arrivés sont redescendus. Les mains vides, "tout le monde rentre à la maison", s'attriste-t-il.

Situés en haut de la hiérarchie des travailleurs de la montagne, les guides gagnent normalement entre 5.000 et 10.000 dollars durant la saison. Mais ce sont les petites mains des expéditions, comme les porteurs ou les cuisiniers, qui risquent d'être le plus durement frappés.

"Ces gens n'ont aucune épargne ou contrat auquel les organisateurs d'expédition sont tenus", explique Damian Benegas, qui mène des cordées sur l'Everest depuis près de deux décennies.

Phurba Nyamgal Sherpa, qui gravit l'Everest et d'autres sommets népalais depuis l'âge de 17 ans, est préoccupé par l'avenir, comme les centaines de montagnards habituellement employés par les expéditions d'himalayistes.

"Nous n'allons pas sur les montagnes parce que nous le voulons, mais parce que c'est notre seule option pour travailler", dit à l'AFP ce Népalais de 31 ans, fils d'un gardien de troupeaux de yaks, qui vit à Khumjung avec sa femme et son filles de six ans.

Risques sanitaires

L'année dernière, l'Everest avait connu une année record avec 885 personnes montées au sommet, dont 644 depuis le côté népalais. La Chine a elle aussi fermé son accès au toit du monde cette année.

Au-delà des sherpas, l'absence de visiteurs étrangers affecte toute l'économie népalaise. Le tourisme représente 8% du PIB de ce pays pauvre d'Asie du Sud et y génère plus d'un million d'emplois, selon des chiffres du World Travel and Tourism Council.

Se remettant lentement du séisme dévastateur de 2015, le Népal espérait attirer le chiffre record de deux millions de touristes étrangers en 2020. Une ambition désormais remisée.

Malgré les difficultés engendrées par la situation, les résidents de la région de l'Everest approuvent la décision du gouvernement népalais d'interdire les touristes et de fermer ses montagnes.

"Ça nous a coûté nos emplois mais c'était la bonne décision à prendre", estime le célèbre montagnard Phurba Tashi Sherpa, 21 sommets de l'Everest à son palmarès.

Le risque de contamination est en effet réel. La saison de printemps voit passer des centaines de randonneurs et alpinistes par les village de la zone. Au camp de base, sportifs et employés népalais vivent dans la promiscuité de tentes.

Plus l'altitude monte, plus l'air se fait rare et la respiration difficile, ajoutant aux risques sanitaires si une épidémie de coronavirus éclate dans le pays.

Le Népal n'a jusqu'ici compté que cinq cas confirmés de coronavirus sur son territoire depuis le début de la pandémie, et aucun mort.

Mais le coronavirus ferait des ravages s'il arrivait jusqu'aux villages himalayens isolés. "À Khumjung, nous n'avons qu'un petit hôpital et pas assez de ressources. Imaginez si les gens commencent à tomber malades ici...", dit à l'AFP Phurba Tashi Sherpa.

Pour sa part, le guide Phurba Nyamgal Sherpa s'alarme: "si la maladie arrive, même l'argent n'y peut rien. Les gens meurent même dans les pays développés, alors qu'est-ce qu'il nous arriverait au Népal ?".

Galerie photos
Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
Sud Portugal...
Sud Portugal... Granville (50400) 0€ Découvrir
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping...
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping... Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) 0€ Découvrir
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d'
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d' Gouville-sur-Mer (50560) 0€ Découvrir
Caen, à louer studette meublée, 13 m2
Caen, à louer studette meublée, 13 m2 Caen (14000) 360€ Découvrir
Automobile
Caravane GRUAU Tradition 40 CP
Caravane GRUAU Tradition 40 CP Rouen (76000) 2 500€ Découvrir
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Bonnes affaires
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
Pots de buis
Pots de buis Caen (14000) 0€ Découvrir
Vide maison
Vide maison Cauvicourt (14190) 0€ Découvrir
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Votre horoscope du vendredi 19 avril
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Au pied de l'Everest, le coronavirus met les sherpas au chômage