Disparition de Mathis : un an après, l’enquête piétine, le père se tait

Malgré d’intensives recherches, l’enfant demeure introuvable et son père, Sylvain Jouanneau, incarcéré à la maison d’arrêt de Caen après une cavale de trois mois, reste désespérément muet. A t-il confié l’enfant à des proches ? En France, à l’étranger ? A t-il pu faire du mal à son fils ?

Sylvain Jouanneau doit parler

La personnalité du père est au centre de l’affaire. Cet homme de 38 ans, présenté comme psychologiquement instable, avait été interpellé à Villeneuve-les-Avignon (Gard) le 9 décembre 2011, après plusieurs jours d’errance dans les bois. Seul. Aux enquêteurs, il indique rapidement que Mathis est "en sécurité". Puis le silence.

A force d’auditions, il confie avoir dit à son fils que sa mère, Nathalie Barré, avait trouvé la mort dans un accident de voiture, s’assurant ainsi de la pleine coopération de son enfant dans son lugubre dessein. Et depuis son arrestation, les enquêteurs se heurtent à cette réalité : ils n’ont aucune piste sérieuse pour retrouver ce dernier. Sa mère a alerté l’Élysée, demandé des moyens supplémentaires pour rechercher Mathis, a été reçue par un proche collaborateur de Nicolas Sarkozy puis à la direction de la Police judiciaire, à Nanterre.

L’ambassade de France à Madrid (Espagne) a lancé un avis de recherche. Les médias de tout l’hexagone ont relayé l’information. Sans succès. Sur les avis de recherche, apposées aux vitrines des commerçants de Caen, le visage du petit garçon s’affiche en vain. La mère ne perd pourtant pas espoir. Elle le sait : un jour, elle reverra le sourire de Mathis. Et face au désarroi des enquêteurs, "Monsieur Jouanneau", comme elle appelle désormais celui qui fut son mari, doit parler.