Réveil matinal ce mardi 4 février pour Sibeth Ndiaye et Amélie de Montchalin. La porte-parole du gouvernement et la secrétaire d'État aux affaires européennes sont venues dès 5 heures du matin pour échanger avec les pêcheurs normands, quelques jours après l'officialisation du Brexit. Les représentantes de l'État ont souhaité rassurer les professionnels de la filière.
Visite et échanges avec les professionnels de la filière
Elles ont débuté par une visite de la criée, où transitaient cinquante à cent tonnes de coquilles Saint-Jacques et de poissons frais par jour. Puis, elles se sont dirigées vers l'élévateur à bateaux, où elles ont pu échanger avec quelques pêcheurs. Vers six heures, les deux ministres sont montées à bord du chalutier L'Europe. Une table-ronde a fait suite, avec les pêcheurs, mareyeurs et différents représentants de la profession qui ont pu exprimer leur inquiétude quant au Brexit et à la survie de leur activité. "Le Brexit me fait peur, exprime Jérôme Vicquelin, pêcheur. S'il n'y a plus de pêche hauturière à Port-en-Bessin, on n'existe plus. L'interdiction des zones britanniques, ce serait 10 à 20 % de moins sur notre chiffre d'affaires", explique-t-il au lendemain de l'interdiction de l'État de Guernesey envers les pêcheurs normands pour avoir accès aux eaux de l'île.
Jérôme Vicquelin, pêcheur de Port-en-Bessin
Notre objectif : "conserver l'accès aux eaux brtianniques, conserver une action partagée de la ressource et conserver de la prévisibilité" déclare @AdeMontchalin a propos des futurs échanges entre 🇪🇺🇬🇧 après #Brexit pic.twitter.com/CDCN0jDs7c
— Tendance Ouest 14 (@tendanceouest14) February 4, 2020
"Mettre la pression sur les Anglais"
Cette "année de transition" post-brexit fera l'objet de plusieurs négociations pour maintenir l'économie de la pêche normande. L'Union européenne et le Royaume-Uni ont un an pour trouver un terrain d'entente. "Il faut mettre la pression sur les Anglais", déclare Jérôme Vicquelin. "On veut conserver notre façon de travailler avec des petites entreprises familiales. C'est plus de 200 bateaux normands qui seraient impactés en cas d'interdiction aux eaux britanniques", ajoute Dimitri Rogoff, président du comité régional des pêches.
De son côté, la secrétaire d'État aux affaires européennes se veut rassurante quant au timing. "Nous n'accepterons pas un accord commercial si on n'est pas capables de garantir un accès aux eaux britanniques à nos pêcheurs, promet Amélie de Montchalin. On ne négociera pas sous la pression du temps. On ne va pas signer le 31 décembre 2020 à 23 heures sous prétexte de signer. L'accord doit être cohérent."
Amélie de Montchalin, secrétaire d'Etat aux affaires européennes
Les deux ministres ont poursuivi leur visite dans l'entreprise familiale de mareyage Port Marée, puis dans les établissements Lequertier à Mondeville, qui transforme les produits de la mer.
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