"J'irai à Davos. Je vais rencontrer les plus grands dirigeants d'entreprise du monde afin qu'ils viennent ici. Je vais aussi rencontrer des dirigeants étrangers", a-t-il lancé jeudi depuis le Bureau ovale d'où il a prédit un procès rapide à l'issue certaine.
Troisième président de l'histoire confronté à l'épreuve d'un procès devant le Sénat, le milliardaire républicain aborde cette épreuve avec un atout de taille: un parti républicain aux ordres où les voix dissonantes sont rares et ne s'expriment qu'avec d'infinies précautions.
Depuis l'annonce, fin septembre, du lancement d'une procédure de destitution le visant, le 45e président des Etats-Unis s'est employé, avec succès, à resserrer les rangs dans son camp. Fidèle à sa méthode, il a réclamé une loyauté totale et sans nuances.
Comme il le rappelle régulièrement pour mieux souligner sa mainmise sur le parti, pas un seul républicain de la Chambre des représentants n'a voté en faveur de sa mise en accusation que ce soit pour abus de pouvoir ou entrave à la bonne marche du Congrès.
Son arme principale ? Ses liens avec sa base électorale et sa capacité à galvaniser les foules qui lui offrent un puissant levier dans les primaires si un élu venait à le critiquer.
Il aime retweeter, à intervalles réguliers, un sondage lui donnant un taux d'approbation de 95% au sein du Grand Old Party.
En début de semaine, le chef républicain du Sénat Mitch McConnell, a clairement affiché la couleur: "Je ne suis pas un juré impartial. Il s'agit d'un processus politique. Il n'y a rien de judiciaire. La destitution est une décision politique."
Et ce vieux routier de la colline du Capitole s'emploiera à n'en pas douter à garder la majorité républicaine - 53 sièges sur 100 - sur le droit chemin.
"Pas destitué, et réélu"
Si tous les sénateurs ont juré de rendre la justice "de manière impartiale en accord avec la Constitution et les lois", l'issue de la procédure est, de fait, d'abord affaire de rapport de force politique.
Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a fait mine de s'étrangler en entendant les propos de Mitch McConnell. "Les Américains attendent de lui qu'il soit un juré impartial dans une situation comme celle-ci!", a-t-il tempêté.
Mais à un journaliste qui lui faisait remarquer qu'il avait lui aussi d'ores et déjà pris position de façon très tranchée, il a assuré, sans convaincre, qu'il réservait sa "décision finale" sur son vote jusqu'à la fin des débats.
Une incertitude demeure cependant: certains élus républicains se rallieront-ils aux démocrates pour réclamer l'audition de témoins qui pourraient éclairer le dossier ?
Susan Collins, élue du Maine, a laissé entendre jeudi qu'elle pourrait voter en ce sens. "Si je dois d'abord entendre les arguments, j'ai tendance à penser que disposer d'informations complémentaires serait utile", a-t-elle affirmé.
Donald Trump, lui, s'est montré confiant et a évoqué le Forum économique mondial de Davos où il sera, sans conteste, la grande vedette et où il entend vanter, hyperboles à l'appui, sa présidence et la bonne santé économique des Etats-Unis.
"Notre pays est le pays le mieux positionné au monde", a-t-il expliqué. "Tous les dirigeants de la planète me disent: +Comment avez-vous fait cela? Nous n'avons jamais vu quelque chose d'aussi incroyable."
Interrogée sur les dangers de la séquence à venir pour le tempétueux président américain, sa conseillère Kellyanne Conway a répondu d'une formule lapidaire.
"Il obtiendra ce qu'il veut: être acquitté et exonéré, pas reconnu coupable, pas destitué, et réélu".
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