Dans cette affaire, les prévenus sont aussi les victimes et vice-versa. En août 2017, un couple avec enfants, sans emploi, originaire de L'Aigle, passe une semaine de vacances dans un camping à Ouistreham. Ils sont sympathiques avec les autres vacanciers, avenants avec le personnel du bar mais… partent sans payer, laissant une ardoise de 2 500 euros. Pas question d'interrompre les vacances pour autant, les voilà au camping de Bernières où le même scénario se répète. Sauf qu'entre-temps, un signalement a été fait.
Une mission à la Corse
Les deux gérants des deux campings, accompagnés de trois autres employés dont un certain Goliath - qui doit son surnom à son physique éloquent - viennent rendre une petite visite au couple, d'abord sur leur terrasse puis dans la salle de discothèque dont ils montent le volume du son durant leur échange. Un procédé pour le moins intimidant, au point que l'homme signera sous la dictée une reconnaissance de dette et laissera les clés de sa voiture comme gage. Certains membres du groupe l'avaient annoncé auparavant : "on va régler ça à la Corse !"
Filouterie et guet-apens
Si la filouterie planifiée apparaît de plus en plus clairement au fil de l'audience, l'extorsion par violence l'est tout autant. Le couple tente de profiter des failles d'un système en gagnant la confiance du personnel, les gérants et leurs employés usent d'intimidation pour tenter d'obtenir réparation. Et étrangement, dans cette affaire, la gendarmerie et la justice ne seront pas sollicitées de façon très active et n'interviendront donc qu'en fin de course, lorsque l'homme du "saute-camping" portera plainte, quelques mois plus tard. Le procureur a requis des peines de quatre à huit mois de prison avec sursis à l'encontre des gérants et de leurs employés. Délibéré le 9 janvier 2020.
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