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Violences conjugales: l'accueil des forces de l'ordre sous le feu des critiques

"Ils n'ont rien fait", "ils n'ont pas voulu prendre ma plainte", "on a été mal reçu"... : souvent critiquées dans les affaires de violences conjugales, les forces de l'ordre pèchent par manque de moyens, de formation et d'information.

Violences conjugales: l'accueil des forces de l'ordre sous le feu des critiques
Une pancarte lors de la marche contre les violences faites aux femmes le 23 novembre 2019 à Paris - DOMINIQUE FAGET [AFP]

Cécile venait d'être frappée par son compagnon, elle est allée au commissariat pour porter plainte sous la pression du père de son compagnon. Au commissariat, on lui a demandé un certificat médical: elle est repartie. Il a fallu toute la persuasion de son beau-père pour qu'elle revienne déposer plainte.

"On a conscience qu'on a des difficultés à avoir un accueil parfait, on met en place des formations continues sur la prise de la plainte et on sensibilise de plus en plus les policiers à l'accueil et l'orientation", explique-t-on au sein de la police nationale.

Pour l'avocate Sabine Lamirand, présidente d'une commission d'aide aux victimes dans les Yvelines, "ce qui revient le plus, c'est +ils n'ont pas voulu prendre notre plainte+ ou +on a mal été reçu+". "Il y a aussi le manque de confidentialité dans les commissariats", ajoute celle qui s'exprime ce jour-là devant des policiers lors d'une journée de formation à l'accueil de victimes de violences conjugales, à laquelle a assisté l'AFP.

"On va porter plainte en cachette, on arrive au commissariat, c'est 4 heures d'attente. Mais quelle femme peut aller en cachette attendre 4 heures dans un commissariat ?", confirme dans un entretien à l'AFP Morgane Seliman, auteure de "Il m'a volé ma vie" (XO Editions, 2015).

Un policier, sous le couvert de l'anonymat, reconnaît en outre que les victimes de violences conjugales ne sont pas traitées différemment des autres plaignants: "Elles sont souvent accueillies avec tout le monde, y compris les gens qui viennent porter plainte parce que la haie du voisin touche leur clôture".

"On ne comprend pas toujours non plus: une victime porte plainte, puis la retire, puis revient", avoue un autre policier, "et parfois elle évoque les violences avec un tel détachement, c'est dur d'y croire".

"Quelqu'un qui va déposer plainte pour un vol, jamais on ne va mettre sa parole en doute. Pour violence conjugale, on va dire +peut-être que...+", remarque Fabienne Boulard, policière responsable de formation.

- rôle primordial de l'écoute -

Une victime de violence conjugale "ne va pas forcément réagir comme on l'attend", confirme Julia Ball, psychologue au commissariat de Mantes-la-Jolie (Yvelines) et intervenante à la formation. "Mais c'est important qu'elle puisse être entendue, prise au sérieux. Votre écoute a un rôle primordial", explique-t-elle aux policiers.

Morgane Seliman, elle-même victime de violences conjugales et qui s'est rendue une quinzaine de fois au commissariat, a un jour été reçue par un policier plus compréhensif que les autres, qui lui a proposé de rencontrer une assistante sociale.

"Ça lui a pris cinq minutes mais il ne sait pas qu'il m'a sauvé la vie, parce que j'ai été voir cette assistante sociale qui m'a offert autre chose", témoigne-t-elle.

La police tente depuis quelques années d'améliorer la prise en charge des victimes.

En 2019, il y avait au total 82 psychologues pour tous les commissariats en France, répartis dans 38 départements. Une dizaine de nouveaux postes, avec un financement des collectivités locales, doivent être créés d'ici fin 2020.

Un portail de signalements des violences sexistes et sexuelles a également été créé en 2018 (www.signalement-violences-sexuelles-sexistes.gouv.fr). Il permet d'entrer discrètement en contact avec des policiers formés à l'écoute spécifique de ces victimes.

"J'ai eu plusieurs fois des femmes victimes avec leurs enfants qui ont dormi à l'accueil du commissariat", témoigne une policière, soulignant le manque d'information sur les dispositifs existants.

Les formations, comme celle à laquelle a assisté l'AFP, se font sur la base du volontariat.

"Il faut que l'on progresse, c'est sûr", reconnaît un haut gradé. "Il faudrait généraliser la présence d'assistantes sociales, de psychologues dans les commissariats. Il faudrait aussi des locaux dédiés ou un accès réservé".

Pour Sandrine Bouchait, présidente de l'Union nationale des familles de féminicides (UNFF), tous les policiers devraient être formés et ceux qui ne prennent pas les plaintes "devraient être sanctionnés".

L'association demande qu'on applique une même procédure à toutes les femmes via une grille d'évaluation communes à toutes les forces de l'ordre, sur le modèle de ce qui se fait déjà au Canada - une des mesures recommandées par les groupes de travail du Grenelle.

Lors du Grenelle contre les violences conjugales, un audit de 400 commissariats et gendarmeries a été annoncé parmi les mesures.

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