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Pochoirs, graffitis, slogans: Santiago du Chili maquillée par la contestation

La rue est le théâtre de leur colère, les murs de Santiago le support de leurs revendications. Au Chili, entre graffitis et pochoirs, la capitale porte l'empreinte de la contestation, les manifestants rivalisant de créativité pour mettre en mots et en images leur mécontentement.

Pochoirs, graffitis, slogans: Santiago du Chili maquillée par la contestation
Un manifestant écrit "Assassins" sur un véhicule de la police lors d'une manifestation à Santiago du Chili le 3 novembre 2019 - CLAUDIO REYES [AFP]

Aucun des huit kilomètres de l'Alameda n'a été épargné. Tout le long de l'avenue principale de Santiago qui mène jusqu'à Plaza Italia, centre névralgique de toutes les manifestations depuis le 19 octobre, les bâtiments sont tagués.

"Ils assassinent, ils violent, ils torturent", "Le Chili en état de rébellion", "Des barricades et des baisers", "Crier pour ceux que le gouvernement a bâillonnés", "Ils s'abreuvent du sang du peuple"... Le peuple chilien se fait emphatique pour dénoncer la crise sociale inédite qui agite le pays.

Les trottoirs, les façades, le macadam, jusque dans les quartiers résidentiels, tous sont badigeonnés, tous sont devenus politiques en moins d'un mois.

A coups de dictons et de graffitis, les Chiliens refont le monde et leur pays. "La normalité est notre esclavage", "Eteins la télé", "Que tremble l'injustice lorsque luttent ceux qui n'ont rien à perdre", "Aller jusqu'à la victoire ou vaincre". Et ils réclament une "Nouvelle constitution!"

Faisant preuve d'une grande inventivité, les manifestants usent ainsi des figures de style littéraires comme le chiasme ("La démocratie des riches, la dictature des pauvres"; "Sans craindre, le peuple vaincra. Sans transiger, le peuple gagnera"), l'anaphore ("Si la révolution est nécessaire, la révolution est possible"), l'antithèse ("des balles contre des cris"), l'oxymore ("Stop à l'exploitation de la terre. Libérez l'eau") etc.

Cible préférée des opposants, le chef de l'Etat Sebastian Piñera est représenté sur une affiche, assis sur une bombe à retardement, avec la légende: "Se acaba tu tiempo, viene el estallido" ("Ton heure est venue, arrive l'explosion").

"Militaires, assassins", "Anti-Pacos social club" ("Anti-flics social club"), "Ils sont en train de nous tuer" ("nos estan matando"). Outre le président, les forces de l'ordre sont aussi parmi les plus fréquemment visées, alors que circulent de nombreuses accusations de violences policières et que, pour la première fois depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990), des milliers de militaires patrouillent dans les rues.

Cibles de choix

Certains lieux sont plus recouverts que d'autres, comme les bâtiments institutionnels, ministères, administrations, les agences bancaires, les universités aux frais d'inscription exorbitants ou encore les pharmacies, accusées d'entretenir une entente sur les prix des médicaments.

Parmi les slogans les plus récurrents, "No + AFPs" ("A bas les AFPs") en référence aux Administrateurs de fonds de pensions, organismes financiers privés chargés de faire fructifier les épargnes salariales afin d'assurer une retraite par capitalisation, fortement critiqués.

Sur la porte d'une église, "Violeurs" (le pays a été secoué par série de scandales de pédophilie au sein de son Église catholique, dans la foulée de la visite très controversée du pape François en 2018), "avortement libre" (ce n'est qu'en 2017 que le Chili a mis fin à près de 30 ans d'interdiction totale de l'IVG, désormais autorisée en de rares cas).

Camouflage

"Nous ne sommes pas en guerre", répondent certains au président Piñera, qui avait déclaré le contraire deux jours après le début des émeutes.

Sur l'enceinte de la très traditionnelle Université catholique, une peinture au coloris plus vif que le haut du bâtiment trahit un camouflage récent, et il n'est pas rare d'apercevoir le matin des commerçants ou des riverains, rouleau de peinture à la main, s'efforçant de recouvrir les inscriptions.

"Cet art de rue rappelle les brigades Ramona Parra (du nom d'une martyre socialiste) dans les années 70, dont les membres avaient un rôle défini: un remplisseur, un souligneur et des vigies qui vérifiaient que personne ne venait puisque ces dessins étaient faits pendant le couvre-feu", explique à l'AFP Alvaro Ramirez, un graffeur chilien, spécialiste du street art à Valparaiso. Cette ville est décrite comme une galerie d'art à ciel ouvert, avec ses milliers de fresques murales colorées.

Un bâtiment reste exempt d'inscriptions: sous haute garde, le palais présidentiel de la Moneda, devant lequel passent des milliers de manifestants chaque jour, affiche une troublante et éclatante blancheur.

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