C'est un instant gravé dans sa mémoire. Le 5 avril 2001, alors qu'elle vient d'être élue maire de Caen, Brigitte Le Brethon reçoit sur l'esplanade de l'Hôtel de Ville, Jacques Chirac. Le président de la république vient, en personne, saluer la victoire d'une de ses militantes.
Elle est en effet à l'époque la seule femme à avoir, avec l'étiquette Rassemblement pour la République (RPR), prit la tête d'une commune de plus de 100 000 habitants. "Cela a été de sa part un geste hors du commun. Un moment extrêmement fort. Et aussi une façon aussi pour lui d'encourager les femmes en politique. C'était également le moyen de mettre en exergue un quartier qui, à l'époque, était très critiqué : il avait accepté de venir à la Pierre-Heuzé."
Une carrure digne de la fonction
L'ancienne députée-maire de Caen recevra à nouveau le chef d'État en 2004, pour le 60e anniversaire du Débarquement des alliés en Normandie. Et se souvient d'un homme à la carrure digne de la fonction mais aussi, et surtout, au contact privilégié. "Son naturel, sa spontanéité, le plaisir sincère qu'il avait à rencontrer les gens. Il n'était pas de ces élus qui tendent la main en regardant déjà ailleurs… Il était toujours disponible aux autres. En réalité, il était extrêmement humain. C'était sans doute l'engagement moteur de son engagement politique."
Brigitte Le Brethon aime aussi à se souvenir d'un Jacques Chirac aux "visions d'avenir et au positionnement courageux". Son "non" à la guerre en Irak notamment, qui ouvrira une confrontation diplomatique sans précédent avec les États-Unis. "Une mauvaise décision ? La dissolution (NDLR : le 21 avril 1997), incontestablement. Je pense que c'était une erreur d'analyse.", estime l'ancienne élue.
Pas de quoi toutefois entacher l'image de grand homme de Jacques Chirac auprès de l'ancienne maire de Caen, façonné dans un moule qui n'existe aujourd'hui peut-être plus.
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