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Suicides à France Télécom: l'ex-PDG nie toute crise sociale dans l'entreprise

France Télécom n'a pas traversé une "crise sociale" mais une "crise médiatique": l'ex-PDG de l'entreprise Didier Lombard a nié toute responsabilité mardi au deuxième jour de son procès pour "harcèlement moral", dix ans après la vague de suicides.

Suicides à France Télécom: l'ex-PDG nie toute crise sociale dans l'entreprise
L'ex-PDG de France Telecom Didier Lombard, le 6 mai 2019 à Paris - Lionel BONAVENTURE [AFP]

Les victimes et leurs proches espéraient des excuses; elles ont dû se contenter de la "profonde et sincère tristesse" que M. Lombard a exprimée dans une déclaration lue à l'audience pour sa première audition. Quand la partie civile lui a demandé s'il avait des regrets, il a préféré ne pas répondre.

"Je veux dire aux collaboratrices et aux collaborateurs de France Télécom, c'est-à-dire à celles et ceux qui ont été mes collègues de travail, ainsi qu'à leurs familles, le profond chagrin qui demeure et demeurera à tout jamais le mien pour ceux qui n'ont pas supporté la transformation imposée à l'entreprise", dit à la barre cet homme de 77 ans, PDG de 2005 à 2010.

Très vite, il explique que France Télécom, en 2005, était "en péril". L'entreprise était surendettée, subissait une concurrence "agressive", des évolutions technologiques "extrêmement rapides". Ce qui rendait donc, selon lui, indispensable un plan de transformation.

Les plans NExT et Act prévoyaient ainsi 22.000 départs sur environ 120.000 salariés. Plus de 10.000 personnes devaient aussi changer de poste.

"Que les transformations imposées à l'entreprise n'aient pas été agréables, c'est comme ça, je n'y peux rien. Si je n'avais pas été là, ça aurait été pareil, peut-être même pire", a déclaré au tribunal M. Lombard. "Le problème était de ramener la maison dans un état normal", ajoute-t-il sèchement.

Les juges d'instruction ont retenu les cas de trente-neuf salariés: dix-neuf se sont suicidés, douze ont tenté de le faire, et huit ont subi un épisode de dépression ou un arrêt de travail. L'un des salariés, un technicien marseillais de 51 ans se suicidait en juillet 2009 après avoir mis en cause dans une lettre le "management par la terreur".

Bouc émissaire

Mais pour l'ex-PDG, il n'y a pas eu de "crise sociale" à France Télécom.

"Il y avait une difficulté : quelques milliers de salariés devaient retrouver un emploi différent. (...) Tout cela était stressant". "Des chiffres ont été gonflés artificiellement à un moment", a-t-il ajouté d'une voix assurée, provoquant un brouhaha du côté des parties civiles.

Le prévenu accuse les médias et juge que l'entreprise a été victime d'une "crise médiatique". Lui qui en 2009 avait parlé d'une "mode des suicides" dans l'entreprise (des propos "très maladroits", concède-t-il) préfère désormais évoquer l'"effet Werther", selon lequel "si vous parlez des suicides, vous les multipliez".

En 2009, l'entreprise "se portait mieux", selon l'ex-PDG. Des résultats "obtenus grâce aux salariés de France Télécom". Mais "nos collaborateurs ont été privés de leur succès. Les journaux disaient que leur entreprise était lamentable, ça a cassé le moral".

"J'hallucine. Je suis écoeuré", a réagi à la sortie de la salle d'audience Yves Minguy, un ex-salarié qui a traversé une grave dépression. "Donc le sauvetage d'une entreprise passe par des pertes de vies humaines et il n'y peut rien? C'est sidérant. Il n'a pas changé", a-t-il confié, les larmes aux yeux.

Le ton de Louis-Pierre Wenes, ex-numéro 2 de France Télécom, est assez différent. "Je sais qu'il y a eu des cas individuels très difficiles, que nous n'avons pas toujours gérés au mieux. C'est pour moi une douleur". Mais il nie "une directive systémique".

Lui qui passait pour le "cost-killer" qui aurait été surnommé "la brute", a raconté son goût du terrain pour aller voir les équipes au plus près. "Je n'ai jamais vu quelque chose qui ressemblait à des équipes en détresse".

Louis-Pierre Wenes a quitté l'entreprise en octobre 2009. "J'ai servi de bouc émissaire", dit-il.

Didier Lombard est parti en mars 2010. "J'aurais pu rester car ce n'était pas la fin de mon mandat, mais ça n'aurait pas été raisonnable pour l'entreprise", admet l'ex-PDG.

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